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De la grande poète Emily Dickinson

Quelques lignes anonymes en 1955 la présente ainsi :

Il y a un siècle, l’une des plus belles voix, et peut-être la plus claire, dans l’histoire du génie américain, allait s’élever. À Amherst [Massachusetts], au fond d’une vallée, vivait Emily Dickinson [1830-1886], jeune femme de vingt-cinq ans, qui songeait à la religion, la famille, l’amour, et à la prosodie qu’elle trouvait chez elle dans les recueils de cantiques. Elle avait, devant elle, à peu près toute sa poésie, ses amitiés marquantes, l’amour qui illumina tant de ses années, sa réclusion, et l’irrévocable certitude qu’elle n’avait pas besoin de gloire.

Voici, pour l’instant, un seul de ses poèmes :

 

La Nature est tout ce que nous voyons,

La Colline et l’Après-midi —

L’Éclipse, l’Écureuil et le Bourdon,

Mieux — la Nature, c’est le Ciel.

La Nature est ce que nous entendons,

Le Loriot [sans doute l’Oriole de Baltimore, il n’y a pas de Loriot en Amérique du Nord] et la Mer —

Le Tonnerre, un Grillon —

Mieux — la Nature est l’Harmonie.

La Nature est tout ce que nous savons

Mais sans avoir l’art de le dire,

Si chétive est notre sagesse

Auprès de Sa simplicité.

 

Emily Dickinson, Présentation par Alain Bosquet, Choix de textes, bibliographie, portraits, fac-similés, Paris, Éditions Pierre Seghers, 1957. Le texte anonyme est cité par Alain Bosquet, page 59.

P. S. Nous du continent nord-américain peinons parfois à la lecture des traductions franco-françaises des textes d’Emily, car les traducteurs de France se lancent sans filet sur des mots relatifs à la Nature de la Nouvelle-Angleterre sans en avoir la connaissance. Ici le traducteur y va de Loriot, mais il n’y a pas de loriots en Amérique du Nord et sans doute que l’auteure parle plutôt de l’oriole, l’Oriole de Baltimore.

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