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L’étrange carte postale

Bien qu’anciennes, certaines cartes postales filent leur vie sans jamais être très bavardes et nous laissent à notre petit bonheur.

Celle-ci fut postée à Buenos Aires, en Argentine donc, le 9 septembre 1904,  à destination d’une dame habitant le Vieux-Québec, mademoiselle Maria Laura Couture. Dans le coin droit, elle semble être signée par J. O. Maveroff.

Le texte se lit ainsi : Un rayon de bonheur pour mademoiselle Maria Laura, qu’il puisse vous rendre heureuse, c’est mon désir. Votre ami J. O. Maveroff

Qui est cette Maria Laura Couture ? Provient-elle des Couture de la rive-sud en face de Québec, dont l’ancêtre Guillaume, originaire de Rouen, en Normandie, « ensauvagé », ayant appris leur langue et vivant auprès d’eux pendant sept ans, fut grand ami des Hurons et des Iroquois ? Et qui serait ce Maveroff ?

Manifestement, ces deux personnes ont déjà fait connaissance. Dans quelles circonstances alors ? Ont-ils déjà dansé le tango en ensemble, cette danse venue de la communauté noire du Rio de la Plata ?

Mystère.

Ci-bas, il pourrait s’agir de ce Maveroff, ingénieur argentin.

* * *

Mon ami Claude, qui se débrouille bien en portugais et en espagnol, habite la résidence de Maria Laura dans le Vieux et qui a sans doute travaillé sur ce dossier durant la nuit, car j’ai programmé ce billet pour être en ligne à minuit cinq, m’envoie ce matin ce mot fort intéressant et bien documenté :

José Otto Maveroff, officier de marine, s’émeut dans ta publication de mai 1904 d’un moment particulièrement épouvantable de la guerre russo-japonaise.  À la fin de la même année, quelques semaines après avoir écrit en français à Québec, il est d’une expédition argentine lancée vers le pôle à la recherche de la mission Charcot, qu’on croit alors perdue.  Son récit de l’aventure, longtemps ignoré, sera publié à Buenos Aires en 1954 (pièces jointes).  Pétri de science et d’audace, le correspondant de Laura était bien plus qu’un rastaquouère.

 Il te reste à me dire comment tu t’es procuré cette carte postale fascinante à perdre la raison.

Merci infiniment, cher rastaquouère. Si tu en apprends davantage sur la relation de cette belle Maria Laura et de l’officier de marine, ou si un jour dans ta maison tu te mets à entendre une voix de femme y allant de chants d’amour du début du 20e siècle en argentin, en français ou en québécois, prière, je t’en prie, de nous le signaler. Je ne manquerais pas d’ajouter ce fait au paranormal que je trouve pour la période 1880-1910. Cette carte était en vente en fin de semaine dans un petit lot de cartes postales offerts par deux hommes, à 2$ pièce, au marché aux puces de mon quartier.

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