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Les incendies ne semblent pas à la veille d’être maîtrisés

Le quotidien montréalais est nerveux.

À Québec, l’air est rempli de fumée. À Sainte-Adèle, à Saint-Jérôme, à Saint-Faustin, aux Trois-Rivières, à Sainte-Agathe, à Sherbrooke, à Forestdale, à Acton-Jonction, à Wickham, à Sainte-Thérèse, à Joliette, à Saint-Jean, à Grand-Mère, à la Vallée Verte, à Glen Norman, à Saint-Janvier, à Saint-Jovite, à Farnham, à Yamachiche, à Hull, à la Rivière-Noire, à Bulstrode, à Saint-Wenceslas, à Arthabaska, à Scottstown, à Mégantic, et à quantité d’autres places.

Et le journal, désordonné, d’y aller de courts textes, de place en place.

Le train de Sainte-Agathe est arrivé en retard à cause d’un pont brûlé. Les passagers ont dû traverser la rivière à pied. [et le train, lui ?]

Dans le voisinage de Saint-Jovite, les feux sont terribles.

La sécheresse augmente encore l’inflammabilité des bois et, s’il ne tombe pas bientôt une pluie abondante, on ne sait trop ce qui arrivera.

On disait hier soir que des feuilles mortes brûlaient sur le Mont-Royal mais le gardien a déclaré qu’il n’y avait aucun danger, et que ses hommes avaient tout éteint.

À Shawinigan, le village a son aspect habituel, mais les arbres verdoyants ne sont plus que des troncs calcinés.

À Sherbrooke, des millions de pieds de bois sont échoués dans les rivières faute d’eau pour les charrier aux moulins. L’aqueduc de la ville a publié un avis de ne pas gaspiller l’eau.

À Trois-Rivières, des petits feux ont éclaté dans les bois sur les coteaux au nord de la ville. On les a éteints. Il a fallu faire surveiller la ville à cause des étincelles qui tombaient dans les rues. Les bateaux du Saint-Laurent ont été retardés par la fumée.

À Granby, les broussailles sont en feu autour de la ville, mais le bois de valeur est encore intact. La maire a dû placer des sentinelles pour empêcher la foule de trop s’aventurer.

Près de Plessisville, il est impossible d’aller à Notre-Dame-de-Lourdes où le feu est des plus violents. La forêt est très endommagée.

À Lachute, on ne peut pas encore évaluer les dommages.

À Perthuis, dans Portneuf, la situation est devenue tellement sérieuse que les pompiers ont dû se jeter à la rivière où ils durent à plusieurs reprises se plonger la tête pour éviter d’avoir les cheveux brûlés. Nous n’avons pas de nouvelles de Rivière-à-Pierre qui se trouve à environ huit milles plus loin que Perthuis.

Au Lac Simon, les feux de forêts exercent des ravages sur tout le parcours du chemin de fer du Lac Saint-Jean.

Et l’énumération se poursuit ainsi.

 

Le Canada (Montréal), 5 juin 1903.

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