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Gaston Miron, ce cher Gaston, dans une de ses envolées

Il fait un temps fou de soleil carrousel

la végétation de l’ombre partout palpitante

le jour qui promène les calèches du bonheur

le ciel est en marche sur des visages d’escale

puis le vent s’éprend au hasard d’un arbre seul

il allume tous les rêves de son feuillage

 

 

Belle vie où nos mains foisonnent je te coupe

je reçois en plein cœur tes objets qui brillent

voici des silences comme des révolvers éteints

mes yeux à midi comme des étangs tranquilles

les fleurs sont belles de la santé des femmes

 

Le temps mon amour le temps ramage de toi

continûment je te parle à voix de passerelles

beaucoup de gens murmurent ton nom de bouquet

je sais ainsi que tu es toujours la plus jolie

et naissante comme les beautés de chaque saison

il fait un monde heureux foulé de vols courbes.

 

Je monte dans les échelles tirées de mes regards

je t’envoie mes couleurs vertes de forêt caravelle

il fait un temps de cheval gris qu’on ne voit plus

il fait un temps de château très tard dans la braise

il fait un temps de lune dans les sommeils lointains.

1954

 

Gaston Miron, Courtepointes, publication du département des Lettres françaises, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1975, p. 37

À consulter au moins sa page Wikipédia.

La photographie de la dame prise à l’été 1940 est de Conrad Poirier. Elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec dans le Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, Photographies, cote : P48,S1,P5038.

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