Skip to content

Il fut un temps où sauter à la corde avait bien mauvaise presse

Un journal médical allemand consacre un intéressant article à la « corde à sauter ».

Il paraît que ce jouet, que nous voyons sans inquiétudes dans les mains de nos enfants, peut occasionner des maladies graves.

L’auteur de l’article, un docteur Leney, a constaté chez les enfants différents cas graves de lésions intestinales et des maladies de nerfs centraux, suite des secousses courtes, et surtout continues, qu’exige le sautillement à la corde.

Les premières indications de l’effet malsain de ce jouet, qui nous paraît si innocent, sont des maux de tête, de dos et d’estomac, que les mamans et les gouvernantes ou bonnes d’enfants s’expliquent généralement par des refroidissements ou des indigestions. C’est leur aggravation qui, dans la suite beaucoup plus tard, peut seulement faire découvrir au médecin avisé la vraie cause du mal. Le sautillement continuel, qui exige une respiration précipitée, fait entrer beaucoup plus de poussière dans les poumons : donc, aussi de ce côté, il y a du danger.

La liste des périls que le docteur Lenney indique est longue : tout est contre ce jouet : l’hygiène et la beauté (toujours étroitement liées) en souffrent. À force de mouvements brusques, des sauts sur le sol dur, les petits pieds se déforment et les mamans désireuses de ne pas laisser abîmer les pieds de leurs fillettes feront bien de trouver un autre jeu que celui de la corde.

 

La Canada (Montréal), 23 mai 1903.

La photographie d’Eileen Greenwood sautant à la corde à l’été 1940 est de Conrad Poirier. Elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec dans le Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, Photographies, cote : P48,S1,P5289.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS