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Le Harle couronné femelle

Mon ami connaît une saison du tonnerre sur son lac de Lotbinière. Il m’écrivait lundi, le 8 mai :

Depuis ce matin j’ai 4 nouveaux canards qui ont passé la journée à se promener sur le lac et plonger continuellement pour aller chercher des algues dans le fond de l’eau, c’est tout un spectacle à voir. C’est la première année que j’ai la visite de 4 sortes de canards dans mon lac, le Garrot, le Grand Harle mâle, le Harle couronné et les Colverts.

Il est à se demander si la violence des eaux courantes en ce moment au Québec et les grandes inondations ne favorisent pas son lieu de grande paix pour les canards.

Bravo, cher. Profite-s-en bien.

Voici quelques détails sur le Harle couronné dans l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec, sous la direction de Jean Gauthier et Yves Aubry (Montréal, 1995). Ceux-ci sont de Jacques Bouvier et Simon Barrette.

Il est le plus petit de nos trois becs-scie et le seul dont la répartition soit exclusivement nord-américaine. La petite taille et la coloration sombre de la femelle la différencient des femelles des autres becs-scie. L’oiseau habite surtout les petits lacs, les étangs de castor ou de tourbières, les rivières, les marécages et les ruisseaux des régions forestières. Dans certaines régions, il apprécie également les cours d’eau au fond caillouteux, aux rives inondées et boisées, où l’eau est claire.

Comme les garrots et le Canard Branchu, il utilise à l’occasion les nichoirs artificiels. Il échappe facilement à l’observation en raison de son habitude de nicher sur des plans d’eau en forêt et de son comportement discret. Même que la femelle et ses canetons peuvent être difficiles à détecter lorsqu’ils nagent le long des rives sinueuses et boisées de leur habitat. Les plus grandes concentrations de Becs-scie couronnés se retrouvent dans le sud-ouest du Québec. On ne sait trop jusqu’où il niche dans le Nord.

Toujours dans l’Atlas de 1995, Jacques Bouvier et Simon Barrette écrivent qu’il est fort probable que le Bec-scie couronné ait souffert de la coupe forestière et de l’aménagement des boisés, les arbres morts qu’il utilise pour nicher étant souvent abattus. « La diminution de la transparence de l’eau par la pollution, qui rend les proies difficiles à repérer pour le Bec-scie couronné, a probablement nui à sa population. Selon Palmer (1976), la chasse non réglementée depuis le milieu du siècle dernier aurait été la cause majeure de sa rareté. Cependant, l’espèce semble récupérer depuis les années 30, en partie à cause de l’installation de nichoirs artificiels. »

Et qu’en a dit P. A. Taverner en 1920 dans son livre Les Oiseaux de l’Est du Canada ?

La femelle est un oiseau de couleur presque sans éclat avec un corps brun sombre, plus clair en dessous, et avec une aigrette hérissée un peu rougeâtre. […] Le petit harle est un oiseau de l’intérieur, des étangs paisibles et des cours d’eau en pays boisé. C’est le plus comestible des harles ; ce fait, ajouté à la déforestation continue et au peu d’empêchements mis à la chasse au gibier, expliquent que cet oiseau disparaît de plus en plus.

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