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Emprunt au quotidien parisien Le Figaro

Je n’ai pas lu le dernier ouvrage d’Erik Orsenna, Géopolitique du moustique, mais le journaliste, grand reporter et écrivain français Arnaud de La Grange en donne un bien intéressant compte rendu dans le Figaro littéraire, édition du 4 mai 2017.  Extraits.

De cette bestiole mal aimée, il a fait son personnage pour nous raconter comment l’aventure de la santé enjambe tous les continents.

 Drôle d’idée de s’emparer d’un tel nuisible dont le vrombissement signe souvent le cauchemar de nos nuits et qui a tant de sang sur les pattes. Le livre ainsi prend des allures de roman policier quand il se met dans la trace du plus grand des assassins. Chaque année, le moustique fait 750 000 morts, quand l’homme trucide « seulement » 450 000 de ses semblables. […]

 On s’instruit beaucoup sur cette engeance aux 3564 espèces ainsi que sur la non moins étonnante tribu passionnée des entomologistes.  […] On sent parfois chez Orsonna une certaine empathie pour son sujet. Car le moustique, finalement, ne tue qu’à son corps défendant. C’est pour nourrir leurs œufs que les femelles piquent. Et elles n’y peuvent rien si des parasites et autres vilains virus se sont nichés dans sa salive…

 Drôle et brillante idée que de s’emparer du moustique. Car s’il est un animal qui se joue des frontières, c’est bien lui. Il use de nos moyens de transport, s’urbanise quand nous quittons nos campagnes et se prélasse dans le réchauffement climatique. […]

Avec son érudition jubilatoire, Orsenna nous montre le monde comme une gigantesque et fascinante mécanique, dont nous ne sommes qu’une partie. L’homme y apparaît parfois bien présomptueux et figé. La nature régulièrement se venge de lui. Peut-être parce que s’il a la noblesse de vouloir changer la vie, c’est souvent à son seul bénéfice.

 

Arnaud de La Grange, « La piquante histoire du moustique et de l’homme », Le Figaro littéraire (Paris), édition du 4 mai 2017.

L’ouvrage d’Erick Orsenna et Isabelle de Saint-Aubin vient de paraître chez Fayard.

L’illustration est la planche qui accompagne le texte de l’abbé Ovila Fournier, Le Maringouin, tract no 37 dans la Bibliothèque des Jeunes Naturalistes, 1943.

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