Montréal, le centre de distribution des fruits de la Méditerranée dans tout l’est de l’Amérique du Nord

Régulièrement, à dépouiller la presse de 1880 à 1910 depuis 2004, j’observais que les premiers océaniques à rentrer au Québec s’amenaient avec des cargaisons d’oranges, de citrons, et autres fruits. Souvent, le Fremona arrivait le premier et on signalait le fait.

Voyez, par exemple, ce qu’écrit Le Quotidien de Lévis, le 19 mars 1895.

Le steamer Fremona de la ligne Thompson sera le premier steamer qui entrera dans notre port ce printemps ; il porte une cargaison de citrons et d’oranges prise à Messine et à Palerme [en Sicile bien sûr].

Et, ô bonheur, voilà que l’hebdomadaire montréalais ajoute à ce discours.

Les premiers arrivages de fruits de la Méditerranée à Montréal sont tout un événement pour le gros et le petit commerce. Ils ne le sont pas moins pour ceux au courant des efforts faits par certains ports américains pour attirer ce commerce chez eux.

Montréal a déjà été proclamé le port naturel et par excellence de l’importation des fruits des côtes d’Espagne et d’Italie. Et c’est par des millions que ce chiffre ce commerce. Le grand tableau central que nous donnons aujourd’hui fera voir à nos lecteurs, aux premiers rangs, sous la tribune de l’encanteur, une quinzaine de capitalistes américains venus spécialement à Montréal pour se pourvoir d’oranges et de citrons.

Une fois achetées, ces parties de cargaisons sont tenues en entrepôt à Montréal et expédiées à leurs destinations suivant leurs besoins. Car la température de Montréal, comme du reste la ligne suivie par les paquebots des pays chauds à Montréal, est des plus favorables à la conservation du fruit.

Il se trouve ainsi que non seulement Montréal est le port d’importation, mais l’entrepôt de citrons et d’oranges le plus considérable, nous pourrions dire, de toute l’Amérique.

L’Album universel (Montréal), 10 mai 1902.