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L’herbe à dindes connue et aimée de tout le monde

Sur ce site, de toutes les plantes connues pour leurs effets thérapeutiques, — et de loin, — c’est l’herbe à dindes, à la fois indigène et introduite. Elle est beaucoup aimée au Québec et sa présence comme médicament populaire dans un lieu donné rassure les populations.

Qui marche quelque part dit à la personne qui l’accompagne : « Retiens bien l’emplacement. Si nous en avons besoin, nous saurons où elle se trouve ».

Elle est aussi aimée en France. Voici ce qu’écrit Docteur Saffrey à son sujet :

Je vais vous dire quelques mots d’une Composée, la Millefeuille (Achillea millefolium), ainsi nommée à cause de ses feuilles longues, un peu velues, divisées en segments étroits et dentelés qui lui donnent l’apparence d’une feuille composée à folioles linéaires.

Si les noms populaires des végétaux pouvaient donner une idée un peu exacte de leurs propriétés, celui-ci aurait droit à notre estime sans autre examen que la liste de ses titres : Herbe aux charpentiers, Herbe aux coupures, Herbe aux voituriers, Herbe aux Militaires, Endove, Sourcil de Vénus, Herbe au cocher, Herbe Saint-Jean.

La Millefeuille est très commune dans les lieux incultes où elle montre, du mois de juin au mois d’août [chez moi, je la retrouve parfois en fleur jusqu’au début de novembre même], ses capitules de petites fleurs blanches ou rosées réunis en corymbes à l’extrémité des rameaux. On la cultive dans les jardins où l’on en trouve plusieurs variétés, mais on doit préférer pour l’usage médical celle qui croît spontanément dans un terrain sec.

La racine traînante, fibreuse, a une odeur camphrée ; la tige et les feuilles, très peu odorantes, sont amères et astringentes, tandis que les fleurs, amères aussi, contiennent un principe aromatique.

L’infusion de Millefeuille, qui se prépare de 10 à 20 grammes de racine broyée et de sommités fleuries par 500 grammes d’eau, se décompose rapidement au contact de l’air. On ne la prépare qu’au moment de l’administrer. […]

Les noms d’Herbe aux charpentiers, Herbe aux coupures ont été donnés à la Millefeuille à cause de ses propriétés prétendues cicatrisantes. Les paysans l’appliquent souvent, en effet, sur leurs coupures, et le travail de cicatrisation, bien que retardé par la présence d’une substance irritante, s’opère selon les lois naturelles, en dépit de la Millefeuille qui n’en reçoit pas moins la mérite du résultat.

 

Docteur Saffray, Les remèdes des champs, Paris, Librairie Hachette, 1888, p. 160-162.

Dans la pharmacopée populaire, traversant le temps, cette plante pourrait avoir connu une très longue histoire. Peut-être a-t-elle connu François Rabelais, Jacques Cartier et François 1er, et qui sait, beaucoup plus loin, Vercengétorix et Charlemagne. Ici, en Amérique, qu’en savaient donc les Amérindiens ?

Pour avoir une idée de la variété des connaissances québécoises sur l’herbe à dindes, voyez les commentaires attachés à ce billet du 18 juillet 2011. Personnellement, grâce au savoir d’une dame du nom de Josée sur l’herbe à dindes, j’ai même fait disparaître rapidement des pustules d’herbe à puce dont j’étais porteur sur les bras.

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