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Qui est donc ce Juif errant ?

Il y a 130 ans dans la presse québécoise on recourt régulièrement à l’expression « Le Juif errant ». Qu’est-ce donc ?

Toutes et tous semblent comprendre, alors qu’aujourd’hui on n’évoque plus le Juif errant.

Voici. Wikipédia nous dit qu’il s’agit d’un personnage légendaire dont les origines remontent à l’Europe médiévale et qui ne peut pas perdre la vie car il a perdu la mort. Il erre donc dans le monde entier et apparaît de temps en temps.

À la une du 29 mars 1905, le quotidien montréalais Le Canada raconte l’histoire de celui-ci.

Le doyen des « tramps » du monde, le vieux Simon Semke Hersh (en anglais Simon Harris) vient de rentrer en sa bonne ville de New-York après une absence de deux ans.

Le vieux Sim (C’est ainsi qu’on le nomme familièrement) est âgé de 104 ans comme en fait foi les registres publics de Bialystok (Pologne russe) où il naquit.

Le plus légitime sujet d’orgueil du vieux Sim c’est de n’avoir jamais travaillé un seul jour.

Il avait environ 60 ans lorsque, trouvant l’Europe trop étroite pour ses vagabondages, il résolut de passer l’Atlantique, Il fit le voyage de Bialystok à Hambourg à pied et induisit une compagnie de transatlantique à lui accorder le passage gratuit.

On le débarqua à Panama. L’intrépide vieillard gagna à pied la Californie à travers le Costa-Rica, le Honduras, le Guatemala et le Mexique.

Après un séjour de quelque temps en Californie, il se dirigea sur New-York toujours à pied, toujours mendiant.

Le voyage lui prit trois ans. De New-York, il retourna en Russie où il avait laissé son unique enfant, une petite fille du nom de Rachel qu’il ramena avec lui en Amérique. Cette fois encore, il débarqua à Panama et entreprit un voyage à pied à travers l’Amérique Centrale, le Brésil, le Chili et le Pérou. Il remonta ensuite par l’Amérique centrale et le Mexique en Californie où il séjourna cinq ans.

Puis il s’embarqua pour la Palestine et parcourut à pied la Tripolitaine, l’Afrique du Nord, l’Égypte, l’Asie mineure, la Sibérie et la Chine. Après une dernière visite aux États-Unis, ce juif errant résolut d’aller mourir à Jérusalem. Ses coreligionnaires firent à son bénéfice une souscription qui rapporta $200. Après avoir vainement attendu la mort durant deux ans en priant dans les synagogues de Jérusalem, le patriarche des vagabonds las du silence de la ville Sainte vient de revenir à l’improviste aux États-Unis qu’il déclare le meilleur pays du monde.

Le vieux Sim était hier matin en prière dans une synagogue de la rue Columbia, Brooklyn.

C’est un robuste vieillard, à la voix ferme, à la démarche assurée qui a la pleine possession de ses facultés mentales. Il peut encore aujourd’hui lire sans lunettes.

Le vieux Sim déclare qu’il fut d’un tempérament maladif jusqu’à l’âge de 40 ans, puis il commença à devenir vigoureux. Le vieux Sim confesse modestement qu’il aime un peu le whisky mais sans exagération.

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