Un tout petit être, traversant le temps, en ce moment tout à fait indifférent à la solitude
Vivre à l’abri des propositions de bruits de plus en plus nombreuses oblige aux réflexions essentielles, tout à fait loin du virtuel, renvoie paradoxalement à ce qui est le cœur du monde.
Ce petit oiseau, un Sizerin à tête rouge, vient du Nord passer l’hiver à nos hauteurs. Généralement, chez moi, en groupe de plusieurs dizaines. C’est ainsi encore qu’il a vécu quelques mois à l’hiver 2014-2015.
Le dernier a quitté le 19 avril 2015 et plus aucun n’est venu depuis. Ni seul, ni en bandes.
Et celui-ci est là soudain, seul, par un jour de grande tourmente, alors que le vent violent ne cesse de se plaindre, venant de découvrir, dirait-on, cette impressionnante provision de nourriture.
Et il va, sans me craindre, absolument indifférent au fait qu’aucun autre des siens n’est aux alentours.
Comment soudain des oiseaux font-ils pour vivre de manière si indifférente la solitude ? Il faut qu’ils retrouvent alors, ailleurs qu’en compagnie d’un autre de lui-même, le contentement, la satisfaction. Quelque part, ils ont appris que le bonheur peut être divers. Dois-je même oser penser que ma présence le conforte ? Ou est-ce lui aujourd’hui, dans ce milieu si abandonné au vent, qui me conforte ? Comment savoir ?
Ça sent le printemps pour les oiseaux: beaucoup d’oiseaux dans les champs le long de l’autoroute 10 en Estrie aujourd’hui:corneilles, étourneaux,dindons et vol d’outardes.
Et ce pm de nombreux merles à Oka, plus nombreux que cet hiver.
Bonne nouvelle alors, cher Pierre, bonne nouvelle ! La vraie vie, la réelle celle-ci, est de ce côté-là. Merci, merci, merci.
Fous des oiseaux ! Nous y sommes ! Vous … moi et les autres….
Quelle excitation à les voir ou les entendre revenir vers nous !
Chez moi, c’est le cardinal qui m’enchante depuis quelques jours.
Il y a si longtemps que je l’avais entendu !
Bonheur renouvelé !
Tenons, tenons bon.