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Un Nouvel An où l’on vit la vie de tous ceux des nôtres qui ne sont plus

Déneigeant hier ma bagnole, voilà que survient une amie psychanalyste. Déjà, avec mon ami Éric, je causais des personnes qui passent des pactes avec un proche près de mourir, me demandant pourquoi, et ajoutant que de pareils pactes les empêcheront de faire leur deuil.

Mon amie se joint à la conversation, qu’elle éclaire. Elle nous confie qu’elle a perdu sa mère voilà quelques semaines, qu’elle se croyait vraiment bien préparée, mais qu’elle est encore toute chamboulée. Pour elle, c’est simple, c’est que nous n’arrivons pas à nous faire à la mort et on cherche à ruser avec elle de cette façon. Cela me plaît.

Voici un texte étonnant signé Ch. d’Agrigente. J’ignore tout à fait qui est cet oiseau. Il nous présente une nouvelle vision du jour de l’An, dans l’hebdomadaire montréalais l’Album universel du 30 décembre 1905. Pour vous, cher endeuillé. Baume sur votre cœur.

L’année 1905 vient de tomber dans l’éternité; 1906 se lève à son tour, saluons la nouvelle venue ! Le jour de l’An est dans notre monde une fête pour tous, il resserre les liens de famille et de société. Ce jour est surtout cher à l’enfance qui l’espère depuis longtemps, et l’appelle de tous ses vœux. Il est aussi cher aux vieillards.

Quand les enfants devenus des hommes ont quitté le toit paternel et sont allés planter leur tente chacun de leur côté, ils se réunissent le jour de l’An, et le père peut, selon l’expression biblique, voir ses générations se réunir autour de lui comme des plans d’olivier.

Il arrive alors qu’au milieu des expansions de famille, de la fête, du plaisir de se revoir, un regard tombe sur une place restée vide ! Chacun a dans les yeux une larme de regret et la famille se trouve complète par le souvenir.

C’est un instant où l’on vit non seulement de sa vie, mais encore de la vie de tous ceux qui nous ont entourés et qui ne sont plus. Est-ce un rêve, est-ce un mirage ? On dirait que l’âme se réveille et se reploie sur ses ailes comme l’ange du souvenir !!!

 

L’illustration prise sur le parvis de l’église de Saint-Agapit montre qu’en ce lieu, les défunts vivent en plein cœur des vivants. Et j’ai l’église à ma droite et la rue principale dans le dos.

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