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L’opinion de Françoise sur le droit de vote des femmes

suffrage-femininL’avis d’une femme bien engagée.

Celle qui se donne le pseudonyme de Françoise, Robertine Barry (1863-1910), la première femme journaliste québécoise, originaire de L’Isle-Verte, est une héroïne sur ce site interactif. Dès que je le peux, elle apparaît.

Que déclare-t-elle à la presse lorsqu’on l’interroge sur le suffrage féminin, question tout à fait dans l’air du temps au tournant du 20e siècle ?

Personne plus que moi ne désire qu’on accorde à la femme la plénitude de ses droits. Cependant, son émancipation, — à mon humble avis, du moins, — ne doit pas s’étendre jusqu’au suffrage politique. Si on lui accorde le droit de voter, il faudrait, comme conséquence logique, lui accorder celui d’aspirer à la représentation.

Or, la femme doit se tenir éloignée de ces milieux bruyants, où, dans l’excitation des luttes, la chaleur des passions, sa dignité et le respect qu’on lui doit seraient en grand danger d’être compromis.

Et puisque la politique est si souvent l’écueil où viennent sombrer de belles et d’honnêtes intentions, restons donc éloignées de ce danger nouveau, qui ne ferait qu’ajouter aux difficultés dont notre route est déjà parsemée.

 Françoise.

 

La Patrie (Montréal), 12 décembre 1893.

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