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Éléments pour une histoire de la variole

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Voilà une maladie infectieuse d’origine virale très contagieuse et épidémique. En 1 500 ans, elle fit un très grand nombre de morts.

Au Québec, après la grande épidémie de choléra de 1832, elle fut responsable, en 1885, du second fléau sans doute le plus dommageable, faisant plusieurs milliers de malades et de morts, en particulier à Montréal.

L’hebdomadaire Le Sorelois s’arrête ici à son histoire.

La variole ne compte guère que douze siècles d’existence. Inconnue des Grecs et des Romains, elle nous vient d’Arabie. Apportée en Espagne par les Maures, elle ne tarda pas à envahir les Gaules et l’Italie. La première mention en est faite en 570. Grégoire de Tours est le second écrivain qui en parle; il donne une description de l’épidémie qui fit des ravages terribles en 580. Il perdit lui-même deux enfants. Dagobert et Coldobert, fils de Chilpéric, en moururent.

Les historiens sont muets sur la variole pendant deux siècles; et c’est vers 742, lorsque les Sarrasins envahirent l’Espagne et la Gaule narbonnaise, que le fléau revint à leur suite; elle disparut encore, pour revenir avec les croisés, puis s’acclimata définitivement en Europe au quatorzième siècle. Les Européens, à leur tour, la portèrent en Amérique. Voilà donc une maladie qui a fait son tour du monde.

Les épidémies de variole ayant été assez nombreuses au dix-huitième siècle, on chercha des moyens de la combattre; c’est alors qu’est né l’inoculation. […] Chargé des inoculations dans les campagnes de Berkeley [en Angleterre], [Edward] Jenner avait remarqué que, chez un certain nombre de personnes, elles échouaient complètement, et apprit, par l’opinion publique, qu’une tradition populaire considérait comme préservées de la variole toutes les personnes qui, en trayant les vaches affectées du cowpox, avaient contracté les pustules de cette maladie.

Ce fut pour lui un trait de lumière; il en conclut que ces pustules étaient un véritable préservatif de la variole. En deux années, la découverte de Jenner se répandit partout, et en 1800 la vaccination était pour la première fois pratiquée en France. Bientôt, elle fut générale.

 

Le Sorelois, 3 novembre 1885.

Le Québec français mettra du temps à croire aux vertus de la vaccination contre la variole, mais, finalement, il y viendra vraiment au 20e siècle. Bientôt, l’Organisation mondiale de la santé mènera une grande campagne de vaccination à l’échelle de la Terre. Et finalement, en 1978, on annonçait que, pour la première fois, l’humanité avait réussi à éradiquer complètement une grave maladie contagieuse, la variole.

P. S. Il semble que ce texte du Sorelois, sans doute parvenu de l’étranger grâce au télégraphe, ne soit pas exact. La variole serait beaucoup plus récente que nous le croyons.

L’illustration, provenant de la page Wikipédia consacrée à la variole, montre, en 1980, les trois anciens directeurs du programme d’éradication globale de la variole tenant entre leurs mains le texte annonçant officiellement le succès de cette entreprise.

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