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Au début du 20e siècle, on commence à savoir où nos oiseaux migrateurs vont passer l’hiver

colibriLe quotidien montréalais La Patrie du 3 novembre 1906 en fait sa une.

Où peuvent-ils bien aller, ces petits oiseaux, si frêles d’apparence, qui nous laissent à cette saison de l’année pour échapper aux froidures et aux tristesses de l’hiver ?

C’est surtout aux premières journées moroses d’automne que l’on s’aperçoit du départ des oiseaux par les grands vols que nous voyons passer et se perdre à l’horizon, par tous les volatiles, souvent étranges à la contrée, que nous rencontrons dans les bois, dans les champs, à des époques déterminées et qui, quelques jours après, ont tous disparu.

Mais de là à savoir d’où ils viennent, où ils vont, quel mobile les pousse, il y a loin ! Il a fallu bien des observations; il a fallu surtout que les communications s’établissent entre les contrées les plus éloignées, en un mot, que l’histoire naturelle ait eu le temps et la possibilité de se constituer, pour que nous arrivions à une connaissance tant soit peu précise.

Jusque là et dans tous les siècles passés, que de fables, que de contes, ont été émis sur ce sujet, comme sur bien d’autres. En voyant les oiseaux disparaître aux approches de l’hiver, on a supposé qu’ils se métamorphosent en quelques autres espèces animales, ou qu’ils se réfugiaient dans des trous et s’y engourdissaient à la manière des loirs et des mulots.

Des charmantes hirondelles, les «filles de l’air» par excellence, on a osé dire qu’elles s’immergeaient dans les marais et s’y enfouissaient dans la vase, comme de hideux batraciens; donnant pour preuve à l’appui que des pêcheurs, en ayant ramené dans leurs filets et les ayant mises à cuire avec d’autres capturés, ranimées par la chaleur elles avaient repris leur vol. Et ce conte bleu a eu tellement cours, qu’il y a quelques années à peine, un journal sérieux de Montréal le rapportait encore comme tout récent. — Risum teneatis ! [Étouffez amis de rire !]

Or, nous savons pertinemment aujourd’hui, par les témoignages de nombreux voyageurs et explorateurs, que tandis que nous nous pressons autour de nos foyers, en hiver, l’hirondelle se chauffe gaiement au brillant soleil de l’Amérique du Sud. Et ainsi des autres oiseaux qui, purement et simplement, changent de climats, grâce aux moyens de locomotion dont la nature les a pourvus, et plus ou moins au loin, selon leur tempérament et leurs conditions d’existence.

Le petit bout blanc au bec du colibri est bien sûr sa langue.

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