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«Nuit d’automne»

lune-unL’astre éclatant du jour, terminant sa carrière,

disparaît au couchant dans un flot de lumière;

quand l’ombre des grands monts couronnant le contour,

de la reine des nuits annonce le retour.

 

 

Elle apparaît au loin sous un léger nuage,

mais son disque bientôt à nos yeux se dégage;

et, reprenant son cours lent et majestueux,

ainsi qu’un globe d’or elle éclaire les cieux.

 

Oh ! que belle est ainsi la nuit dans sa parure !

de quels charmes nouveaux elle orne la nature !

par elle, nos esprits portés sous mille cieux,

dans un calme infini bercent les plus doux vœux.

 

Tel, portant sur son front le feu de la jeunesse,

sent germer dans son cœur l’amour et la tendresse;

et de loin contemplant un récent souvenir,

toujours veut prononcer un nom qu’il faut bénir !

 

Tel aussi, parvenu dans la saison moyenne,

d’un œil troublé prévoit une chute prochaine;

et, peu content des dons équitables du sort,

à de nouveau désirs laisse toujours l’essor.

 

Enfin, tel qui, longtemps après mainte tempête,

sous le fardeau des ans a vu blanchir sa tête,

de son nom respecté se fait une grandeur,

et, partout imposant, règne en triomphateur.

 

R. C.

Octobre 1883.

 

L’Opinion publique (Montréal), 15 novembre 1883.

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