Skip to content

Pour labourer, bœuf ou cheval ?

laboureur

Les chevaux et les bœufs sont employés le plus souvent au labourage. La nature de la terre, et encore plus l’usage des lieux décident d’entre ces deux bêtes; car, dans les endroits où on laboure avec les bœufs, les chevaux sont ordinairement rares; ainsi on emploie celui des animaux dont l’espèce est la plus commune.

Le bœuf laboure plus profondément, il est plus propre aux terres argileuses et fortes; il résiste plus au travail, il est moins sujet aux maladies, coûte bien moins en nourriture et en harnais; et quand il est usée de fatigue et de vieillesse, il est encore bon à vendre et à manger; au lieu que le cheval usé n’offre plus de ressource.

Le bœuf aussi ne va qu’une fois le jour au même labourage; l’après-midi, il faut un autre attelage que celui qui a travaillé le matin; les mêmes chevaux vont matin et soir; de plus, le cheval fait trois fois plus d’ouvrage, il est infiniment meilleur pour le charroi, et il est unique pour les voitures de toutes espèces : c’est l’animal le plus utile.

Quoiqu’il en soit, les bœufs doivent être accouplés à la charrue très serrément, afin qu’ils tirent également. En certains endroits, on leur met le joug aux cornes; attelés par le cou, ils ont beaucoup plus de force.

Les cultivateurs qui achètent ou élèvent de jeunes chevaux pour les revendre à cinq ou six ans doivent toujours avoir deux attelages au moins, l’un pour le matin, et l’autre pour l’après-midi, pour les bien ménager et les conserver en chair et en bonne vente.

Les animaux qui servent au labourage doivent être choisis forts, d’un bon corsage, ni gras ni maigres, et être bien nourris et bien entretenus de bons harnais et convenant à leur taille; ils font plus d’ouvrage, et ne sont pas exposés à être blessés par leur attelage.

 

Le Franco-canadien (Saint-Jean-sur-Richelieu), 8 novembre 1889.

L’illustration du laboureur et ses chevaux est bien sûr une œuvre d’Henri Julien.

P. S. Il est étonnant qu’on trouve encore des endroits au Québec où on utilise le joug à cornes, une manière de faire alors décriée dans certains milieux, car elle remonte au Moyen Âge.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS