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En septembre 1885, la variole affole la population à Montréal

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Dans la semaine du 20 au 27 septembre, on compte 300 décès de la maladie. Les curés demandent aux familles qui hébergent des malades de ne plus se présenter à l’église. On emploie la prison des femmes comme hôpital pour variolés. De crainte d’être contaminés, des policiers refusent de se rendre sur les lieux de personnes atteintes de ce mal.

La 28 septembre, ça tourne à l’émeute.

Cet après-midi, à la séance du Conseil de Ville, on annonça que la ville était sur le point de subir une émeute grâce au règlement par lequel on voudrait rendre la vaccination compulsoire.

La nouvelle en était que trop bien fondée, car en effet, vers sept heures ce soir, une populace a cerné le bureau du comité sanitaire, au faubourg de l’est, et l’a partiellement détruit.

La police n’a pu retenir cette foule qui augmentant bientôt marcha de là sur le bureau central, à l’hôtel de ville.

Cette fois, l’alarme ayant été donnée, un nombre imposant de constables avait pu être réuni dans l’intérieur de la bâtisse où ils se sont tenus bien sages, paraît-il, n’ayant personne pour les commander.

Après avoir brisé les vitres, etc., au bureau central, la foule se dirigea ensuite vers la station centrale de la police où elle fit les mêmes actes de violence

Plusieurs coups de feu ont été tirés sur la police et, à un moment donné, les choses en vinrent au point qu’il fallut recourir aux carabines et aux baïonnettes, mais heureusement qu’il n’a pas fallu en faire usage. La police opéra une charge au bâton, assommant à droite et à gauche, et réussit à disperser les émeutiers, non pas toutefois avant qu’ils aient eu le temps de briser les châssis de la Cour qui se trouve en face de l’Hôtel de Ville.

La populace s’est ensuite séparée en plusieurs bandes et est allée briser les vitres au bureau du Herald, au bureau sanitaire, chez les vaccinateurs publics, etc., etc.

Un certain nombre d’arrestations ont été opérées et la ville est en émoi.

On croit que l’émeute se continuera demain soir.

La police fera la patrouille durant toute la nuit aux abords des édifices publics, et demain la force militaire sera mise sur pied pour empêcher que ces scènes de désordre ne se répètent.

 

Le Canadien (Québec), 29 septembre 1885.

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