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Et vive les annonces dans le journal, et de manière continue !

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À la fin du 19e siècle, la publicité est bel et bien selle, du moins dans les journaux, le grand média de l’époque. Le 16 septembre 1885, le quotidien de Québec, Le Canadien, reprend du journal L’Événement le texte suivant, sous le titre L’utilité des annonces :

Comme preuve de l’importance et de la variété des annonces qui remplissent les colonnes des journaux, on peut dire avec peu d’exagération que, si notre civilisation moderne venait à disparaître aussi complètement que certaines civilisations qui l’ont précédée, l’historien des siècles futurs pourrait reconstruire les traits principaux de nos idées politiques, de notre commerce et de notre industrie, en compulsant les colonnes d’annonces des journaux de notre temps.

Le fait même que le temps actuel est l’âge de la publicité démontre combien l’annonce est appréciée et combien grande est la confiance dans ce moyen de mettre face à face l’acheteur et le vendeur, celui qui offre du travail et celui qui le cherche, en un mot tout le monde qui produit et qui doit échanger sa production; et dans ces jours où la concurrence est si active, le succès appartient à ceux qui savent se mettre en évidence et fixer l’attention publique par un appel fréquent à la publicité. […]

Le temps des circulaires à la main est passé. Aujourd’hui, la matière à lire est trop abondante et à trop bon marché pour qu’on s’intéresse à ces morceaux de papier. Dans les expositions publiques, les circulaires couvrent le terrain par milliers et on ne semble les accepter que pour juger avec quelle rapidité on peut les laisser tomber. […]

Si vous vous décidez à annoncer, faites-le dans les journaux, car c’est le moyen le plus efficace d’arriver aux yeux du public. […] Des annonces spasmodiques ne servent à rien. Vous voulez avoir votre nom et vos marchandises toujours sous les yeux du public, et c’est à votre persévérance qu’il reconnaîtra que vous voulez traiter avec lui. […]

Vous êtes dans les affaires depuis trente ans, vos contemporains sont rares et vous êtes inconnu de la génération nouvelle qui ne marche pas sur les traces de ses pères, mais qui va là où l’on sait l’attirer. Rendez par l’annonce une vie nouvelle à votre réputation oubliée, l’ancienneté de votre maison reviendra par l’annonce un motif de confiance, elle n’est, quant à présent, qu’une cause d’oubli.

Contribution à une histoire de la publicité.

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