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Un chroniqueur français dénonce les concours de bébés

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Le Canadien du 19 septembre 1884 reprend son propos.

Ce concours, qui va se tenir prochainement à Paris, inspire au chroniqueur du Temps les réflexions suivantes :

Rien pour les cheveux blancs et tout pour les joues roses. Cette injustice est dans la nature, comme bien d’autres iniquités criantes. C’est l’avenir, l’enfant, et tout est à lui par conséquent. Mais on finira bien par lui faire trop large place au théâtre de la vie. Il débute trop tôt, je l’ai dit souvent. Il entre en scène au maillot. Le voilà qui va être exposé comme un objet d’art et primé et portraituré et biographié dans les bras même de sa nourrice.

Je dirai ce que je pense de ces exhibitions d’enfants lorsque l’état des poupons sera ouvert aux yeux extasiés de la foule. Je ne suis pas le seul à trouver, je gage, que ce concours de beauté ou de force a son ridicule, s’il a son utilité. Utilité contestable et panachée de rhumes sans doute. Mais allez donc discuter avec l’amour-propre des mères et ce besoin de publicité qui tourne à la manie chez nos contemporains !

J’ai vu le temps où on se contentait d’avoir ses enfants bien portants. Il faut, paraît-il, à présent, les voir primés, couronnés, médaillés. […]Va donc pour une exposition d’enfants, ou plutôt de bébés. Nous verrons avant peu à quoi ils auront été exposés. Mais elle avait du bon, la vieille romance des orgues parisiennes : il est bon de laisser les enfants à leur mère.

J’en appelle à celles qui ne rêvent pas de voir leur progéniture décrocher des récompenses à l’heure où la seule grosse question est celle de la dentition. Une médaille à un petit être au berceau ! C’est ce que, cette fois, Clément Thomas aurait eu raison d’appeler le hochet de la vanité. De la vanité maternelle, Hélas !

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