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«Celle que j’enlace entre mes astres»

Page couverture langevin

Il y a des textes dont on aimerait être l’auteur. Celui-ci, par exemple. Chant d’amour de Gilbert Langevin (1938-1995), un de nos grands, beaucoup méconnu. Né à La Doré, au lac Saint-Jean, engagé dans le pays québécois, «érudit sans le sou». La journaliste Caroline Montpetit, 20 ans après son départ, a laissé un beau texte dans le quotidien Le Devoir. On le voit même, fier, livrant quelques-uns de ces poèmes à la Nuit de la poésie de 1980. Il va jusqu’à chanter.

Le voici ce chant d’amour de Langevin, extrait de son recueil Un peu plus d’ombre au dos de la falaise, Montréal, Éditions Estérel, 1966.

 

celle que je largue vers mon cœur

étoile salvatrice

 

celle que je mitraille de baisers

dune martelée par mes désirs

 

celle qui dérive dans mes eaux mâles

tendre lune éployée sur nappe de brouillards

 

celle qui s’enténèbre de mon regard

parcelle de fièvre fluide

 

elle est ma chaîne la plus belle

celle que mon corps défend

 

elle est la plus jeune de mes îles

en l’océan des printemps

 

elle est l’arme de mon rêve et sa victime

celle que j’enlace entre mes astres

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