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En 1900, on se questionne encore sur la lune

la luneLa lune n’a plus d’habitants. C’est plus que probable. Mais notre satellite est-il positivement un astre mort ? une vieille ruine ? Tous les astronomes le prétendent d’après leurs observations.

Mais l’œil humain est trompeur. Il n’existerait plus sur la surface lunaire que de vieux volcans éteints. Et cependant ?

On a cru quelquefois, au moment des éclipses totales, apercevoir un soupçon d’atmosphère. Quelques astronomes américains sont convaincus de l’existence d’un résidu atmosphérique. Mais voilà qui serait bien intéressant : William Pickering, astronome de grande valeur, vient de publier une note dans le «Century Magazine» où il confirme que la lune n’est pas si morte qu’on le prétend. Il s’y trouverait encore de l’air, de l’eau, de la neige et, par suite, on ne serait plus en droit de prétendre que toute vie animale ou végétale ait disparu à la surface de notre satellite. C’est l’opinion non seulement de M. Pickering mais encore celle de Percival Lowell.

Ces deux astronomes ont fait construire des instruments d’une extrême puissance pour l’observation de la planète Mars. Ils ont profité de ces gigantesques lunettes pour étudier avec un soin méticuleux la surface de la lune pendant plus d’une année. Or, ces observations ont été fécondes. M. Pickering considère comme à peu près certain que l’activité volcanique n’est pas tout à fait terminée dans la lune; il a relevé plusieurs apparitions de cratères où il n’en existait pas et la disparition de certains autres.

Le second fait annoncé surprendra encore davantage, c’est l’affirmation qu’il existe de la neige sur la lune. M. Pickering a vu plusieurs petits cratères bordés d’une substance blanche qui devient très brillante quand elle est éclairée par le soleil. Une substance pareille se voit aussi sur les plus hauts pics des montagnes. Les différences d’aspect de ces taches sous les divers angles d’éclairage, leur changement de forme portent à supposer certaines irrégularités périodiques dans la distribution de cette couche glacée.

 

La Patrie (Montréal), 5 juillet 1902.

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