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En pleine mer, ils sont frappés par une météorite

frappe par un meteorite

Bien curieuse histoire.

Il fallait être bien malchanceux pour que, naviguant dans un esquif sur la plus grande mer du monde, un caillou venu du ciel leur tombe dessus.

Les survivants de l’équipage de l’«Éclipse», voilier de 1469 tonnes, qui se rendait de Newcastle à San Francisco, ont fait le récit suivant à leur arrivée à Honolulu.

Le voyage durait depuis 85 jours, lorsque, par un temps calme, de brusques éclairs sillonnèrent l’air, en même temps qu’un fracas de grosse artillerie retentissait au-dessus des têtes des marins. Soudain, un aérolithe frappa le faîte du grand mât, qui éclata en morceaux. Poursuivant sa course, il perçait le pont, le faux pont et la quille, et s’enfonçait dans la mer avec un sifflement sinistre.

À en juger par le diamètre du trou percé sur le pont, le météore était un peu plus gros qu’une tête d’homme. Un commencement d’incendie fut rapidement éteint. Mais les malheureux marins ne réussissaient pas à aveugler la voie d’eau. Après avoir manœuvré leurs pompes pendant quatre jours, sans prendre une heure de sommeil, ils se réfugiaient dans leurs canots et abandonnaient le navire, qui sombrait presque immédiatement.

Le capitaine Lassen résolut de gagner les Sandwich, la terre la plus rapprochée. Mais ce voyage de 900 milles marins, effectué dans des embarcations ouvertes, devait être marqué par de lamentables incidents. Exposés à la chaleur torride, les malheureux naufragés souffrirent dès les premiers jours d’une soif intolérable. Pour toute ration journalière, ils n’avaient que deux gobelets d’eau par homme. Quelques biscuits servaient à tromper leur faim.

Le treizième jour après le naufrage, trois hommes (sur seize) succombèrent aux privations. Leurs cadavres furent dévorés par les requins qui faisaient escorte à la flottille.

Quatre jours plus tard, les survivants apercevaient une île, qu’ils n’atteignaient que le lendemain. Des indigènes les accueillaient avec bonté et les transportaient dans leurs chaumières. Enfin, un voilier les conduisait à Honolulu.

C’est la première fois, croyons-nous, qu’un astéroïde ait été la cause directe d’un naufrage.

 

La Patrie (Montréal), 4 juillet 1908.

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