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Que se passe-t-il donc chez Louis Blanchard ?

comment expliquer le phenomene

Nous voilà à L’Épiphanie, à 50 kilomètres au nord-est de Montréal.

Nous étions à peine remis de l’émoi causé par l’incendie des entrepôts de tabac de M. Jos Lafortune, qui avait failli causer une conflagration dans notre village, qu’un autre désastre se produisait et cette fois d’une façon si mystérieuse qu’il est impossible de s’en expliquer les causes.

Il y a un mois environ le feu se déclarait chez M. Louis Blanchard, cultivateur à l’aise demeurant dans le rang appelé «Petit Saint-Esprit». Après avoir éteint ce commencement d’incendie, on s’aperçut que le feu avait repris dans un autre endroit de la maison et ainsi successivement par quatre fois, la dernière dans une chambre fermée où personne n’était allé.

Et voilà que mercredi soir, vers 8.30 heures, alors qu’il était assis avec sa famille pour prendre la fraîche, on entendit un grand bruit.

Croyant que c’était une automobile qui passait, on se rendit à côté de la maison où l’on aperçut le pignon de la grange en feu. Les voisins et M. Blanchard accoururent et purent sauver quelques machines agricoles, mais, en quelques minutes, tout le bâtiment d’une longueur de 120 pieds par 35 était en feu.

Par 16 fois, mercredi, le feu se déclarait à différents endroits dans la maison, tantôt dans un carton à chapeau, tantôt après une cloison, dans la laiterie, etc.

En présence de faits si extraordinaires, M. Blanchard eut recours au seul moyen qu’il croyait efficace : il alla chercher M. Le curé, jeudi avant-midi, mais pendant que le curé était chez lui, le feu se déclarait de nouveau. Ils résolurent de tout sortir : linge, meuble, même les portes et les châssis furent arrachés. Malgré cela, le feu reprenait après le corps du logis.

Il retourna chercher le prêtre et, depuis cette dernière visite, à 4 heures de l’après-midi environ, le feu n’a pas reparu.

Les dommages sont estimées à l’heure qu’il est à $2,500, répartis comme suit : une grange de 120 pieds par 35, contenant 150 minots de grains, 3,000 livres de tabac, 4 cochons, des volailles, etc., ainsi que quelques machines agricoles qu’ils n’ont pu sauver vu la rapidité avec laquelle le feu s’est propagé. Il y a aussi les dommages causés à sa maison par ces incendies successifs.

D’une laiterie attenante à la maison, on avait tout sorti, excepté un paquet d’herbe séchée, appelée «herbe à dinde», dont l’infusion est médicinale. On s’aperçut jeudi avant-midi que cette herbe était en feu, sans que personne ne fut entré là.

Chose curieuse, on ne pouvait voir commencer le feu. Quand on voyait de la fumée dans une place, on s’y rendait et aussitôt les flammes apparaissaient.

Je suis allé jeudi soir voir moi-même le désastre. Il n’y a rien de plus pénible. Le linge, les meubles, etc., tout est pêle-mêle le long de la clôture et ces gens sont si affligés et si énervés qu’ils font peine à voir.

On ne peut s’expliquer ces faits et toutes sortes de conjectures se font à ce propos.

On parle de maléfices, de sorts, que sais-je ? d’autres de revenants. En tous cas, je vous donne les faits tels qu’arrivés, sans pouvoir les expliquer.

 

La Patrie (Montréal), 20 juin 1908.

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