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La «richesse» de l’eau du robinet

Dans leau que nous buvonsJeudi soir, après la veillée, Mme Coursol, demeurant au No 373 rue Poupart, voulut boire. Elle prit de l’eau dans un verre au robinet qui est dans la cuisine de sa maison. Elle rinça soigneusement le verre et laissa couler l’eau pendant quelques minutes dans l’espoir d’en avoir de la meilleure.

Ayant approché le verre de ses lèvres, il lui sembla apercevoir quelque chose qui faisait tache dans l’eau. Ayant regardé de plus près, elle vit que c’était un de ces repoussants insectes connus sous le nom de mille-pattes. La bestiole a environ un pouce de long et 3 millimètres de largeur. D’après nos recherches, son nom exact serait «scolopendre mordante», de la famille des myriapodes, c’est-à-dire mille-pattes. L’insecte sera probablement tombé dans l’aqueduc, et de là à travers les tuyaux aura voyagé jusqu’au robinet de Mme Coursol.

La vilaine petite bête est encore vivante dans le petit bocal dans lequel on l’a apportée à nos bureaux.

Elle frétille quand on la regarde, et agite les deux antennes dont sa tête est armée, ainsi que sa queue, à la façon du chien de Tobie quand il revit son maître.

Dans l’eau, elle est dans son élément. Ainsi que les clients de l’aqueduc ne s’étonnent pas s’ils cueillent de temps à autre de ces scolopendres mordantes.

La ville fait payer cher le service de l’aqueduc, mais il n’y a pas à dire, on en a pour son argent, de l’eau… et des suppléments.

 

La Patrie (Montréal), 20 juin 1908.

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