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Il en fallait bien un premier

Premier orageMontréal a été pris d’assaut par l’artillerie céleste, hier soir. Venant de l’ouest, les forces d’attaque se divisèrent en deux colonnes, l’une passant au nord, vers huit heures, et l’autre au sud, pour se concentrer au sud-est, vers 9 heures, et fondre sur la ville qui s’est trouvée enveloppée de toutes parts par un feu fulgurant et nourri. L’assaut dura une demi-heure et le spectacle fut terrifiant.

Un déluge a suivi la canonnade, convertissant en rivières les rues de la ville.

On ne signale aucun dommage sérieux, mais la foudre est tombée en plusieurs endroits. Un tramway, rue St-Jacques, fut désemparé, le fluide électrique ayant détruit la manette du trolley. Les voyageurs ont éprouvé une forte commotion et le wattman Germain l’a échappé belle, car l’éclat de l’éclair qui accompagna la foudre lui fit lâcher le levier du commutateur, ce qui lui sauva la vie.

Le service de l’éclairage électrique n’a subi qu’une légère interruption, par suite d’un accident survenu à la ligne de transmission de Chambly.

L’orage a commencé à se manifester au coucher du soleil et il a couronné la journée la plus brutalement chaude que nous ayions eue, cette année encore. Les nuages s’amoncelèrent à l’horizon que zébraient des langues de feu, indices certains de la tourmente qui devait se prononcer deux heures plus tard.

L’orage fut suivi d’un abaissement considérable de la température et le thermomètre tomba de 88 hier soir à 70 ce matin.

La foudre est tombée au Parc Lafontaine sur le lac où des centaines de promeneurs prenaient l’air frais, une heure avant.

 

La Patrie (Montréal), 23 juin 1910.

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