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Ah Québec, quand vient l’été

marius delisle

Le journaliste Jules S. Lesage se fait alors lyrique.

Avec les premières ardeurs ensoleillées de juin, l’exode vers nos campagnes environnantes, et d’une si riante beauté d’aspect en cette saison, est commencé.

D’autres citadins moins favorisés ou moins pressés de laisser la ville font des promenades en voiture sur le chemin St-Louis ou Ste-Foye, et rapportent de ces excursions à travers la belle campagne parée déjà de ses plus beaux atours des gerbes de fleurs qui ornent et embaument leurs intérieurs.

Déjà aussi nous arrivent les touristes américains qui semblent beaucoup se plaire dans la vieille cité de Champlain, dont ils admirent l’aspect ancestral dans l’enceinte de laquelle chaque pierre évoque un souvenir historique plein d’héroïsme, de vertu, de saveur guerrière; sans compter son site admirable d’où ils contemplent un des plus beaux panoramas qui soient au monde.

Mais ce sont surtout les fins de soir qui sont magnifiques, douces et reposantes après les fatigues du jour. Les soirs, surtout quand il y a musique sur la terrace [anglicisme géant pour terrasse], toute la ville se donne rendez-vous sur cette «véranda municipale», où par les beaux clairs de lune, de jeunes couples s’y promènent ivres de poésie et de bonheur, quand deux à deux sur un banc à l’écart, ils échangent de doux propos, en suivant des yeux le rayon argenté qui unit les deux rives, lévisienne et québécoise, modulant au son d’une musique enchanteresse ces beaux vers évocateurs :

Eh quoi ! n’en pouvons-nous fixer la trace,

Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entier perdus !

Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,

Nous les rendra plus !

Jules Lesage.

 

La Patrie, 19 juin 1909.

Et voici Marius Delisle au temps de la chansonnette, sans doute son plus grand succès.

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