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Dans la série «Poèmes des temps d’hier»

Charles Gill en 1900

Mon secret

 Si je vous le disais pourtant que je vous aime

                                                                                        Musset.

 Si je vous le disais que vous êtes jolie,

Que lorsque vous riez, je me sens tout joyeux,

Et qu’à vous regarder, vous si belle, on oublie

Qu’il est un autre ciel que celui de vos yeux ?

 

 

Si je vous le disais que sur vos lèvres roses,

Une abeille viendrait, avec amour, penser

Ce doux miel qu’elle va butiner sur les roses

Qu’un rayon fait éclore et rougir un baiser ?

 

Si je vous le disais que depuis la soirée

Où je vous vis alors pour la première fois,

Votre image toujours gracieuse et dorée

Passe comme un éclair dans les rêves, parfois ?

 

Si je vous le disais !… mais je n’en veux rien dire,

Mon secret, voyez-vous ? je le garde pour moi,

Car si je le disais l’on en pourrait médire,

Et vous-même, peut-être, en auriez quelque émoi.

 Charles Gill.

 

La Patrie (Montréal), 7 janvier 1905.

Charles Gill est de la génération des jeunes poètes québécois du début du 20e siècle qui assureront la suite du monde. Sa photographie prise en 1900 apparaît sur la page Wikipédia qui lui est consacrée. Il mourra en octobre 1918, à l’âge de 46 ans, emporté dans la grande épidémie de grippe espagnole.

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