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Un joueur de baseball fort coloré, George Edward Waddell

rubewaddellSous le titre «Une figure intéressante», l’hebdomadaire montréalais Le Bulletin, dans son édition du 26 mars 1905, raconte l’histoire de cet homme (1876-1914) dont personne ne réussissait à en venir à bout.

Un «type» unique dans son genre est sans contredit George Edward (Rube) Waddell, du club athlétique Philadelphie. Il a, durant sa carrière, causé infiniment du trouble aux gérants des différents clubs pour lesquels il a été employé.

 Il y a quatre ans, à Pittsburg, il fut d’abord relativement tranquille, mais dès que la saison fut un peu avancée, il manqua de «pitcher» quelquefois quoique son nom apparut sur le programme.

Une fois, entr’autres, on le retrouva après de nombreuses recherches dans un cirque exhortant les auditeurs à entrer au «side-show» pour voir un chat sauvage.

Le gérant «Drefuss» se fatigua et notifia Waddell qu’il avait vendu son «release» à un club d’une ligue inférieure. «Je n’irai pas, répondit celui-ci, à moins que je reçoive la moitié du prix de vente.»

«C’est très bien, répondit «Barney», je t’ai vendu pour une boîte de Cheerots (cigares]. «Rube» laissa alors le club et finalement signa un engagement avec Connie Mack, et à part d’un manque occasionnel joua une grande partie pour son club, étant le principal facteur alors que les «Athletics» remportèrent le championnat en 1902.

Une autre fois, Rube fut introuvable et Mack dut envoyer des messagers pour retrouver son homme, mais sans succès. Finalement, on retrouva «Rube» à Camden, N. J., où il s’était engagé comme commis de bar; celui-ci refusa catégoriquement de retourner avec «Philadelphie», il disparut pour deux ou trois jours, et retourna de nouveau distribuer le «liquide d’or» à ses nombreux admirateurs.

Mack réussit enfin à le ramener au bercail où tout alla bien pendant quelque temps jusqu’à ce qu’un bon jour, alors qu’il officiât comme «pitcher», un spectateur fit une remarque désobligeante pour «Rube». Ce dernier jeta la balle sur le terrain, sauta dans l’estrade et, attrapant le coupable par le collet, le mit hors du terrain. Il fut arrêté pour cela, mais l’affaire fut réglée hors de cour. […]

Une autre fois, alors qu’il officiait contre Baltimore, «Rube» dit aux joueurs de «l’outfield» de s’en aller avec les «infielders» s’asseoir, ceci étant fait, il retira les deux joueurs opposants qui vinrent au «bat» sur des «strikes».

Dans une autre fois, n’ayant pas répondu à l’appel, il fut retrouvé sur un terrain vacant «pitchant» une partie pour un club d’écoliers et on ne parvint à le décider de s’en retourner avant qu’il eût retiré le club adversaire en enregistrant trois «struck out» pour son club.

À «Cape May», il devait jouer contre le club local, mais, comme il n’aimait pas beaucoup sa «job», il se laissa tomber par-dessus le rempart du quai; lorsqu’on le retira de l’eau, il riait à la barbe de ses sauveteurs.

Son amusement favori consistait à suivre les pompiers en cas d’incendie. On raconte même deux sauvetages héroïques dus à son intrépidité.

Son expérience théâtrale fut une suite non interrompue d’aventures de toutes sortes; finalement, le gérant d’un théâtre dut faire mettre sa valise dans la rue pour se débarrasser de «Rube»; après cela, il essaya le métier de boucher, avec le résultat qu’il réussit à gaspiller quelques livres de «steaks» et de rôtis.

Conduire une voiture fut sa dernière expérience, et, après avoir ruiné deux ou trois chevaux et effrayé quelques passagers, il perdit sa place. Durant l’hiver dernier, «Rube» exerça son bras en laissant de fers à repasser à la tête de son beau-père quelque part dans un petit village du Massachusetts.

Dans ce même village, un poêle à gasoline ayant fait explosion, il le lança tout rouge dans la rue, prit ensuite un paquet de linge qui brûlait et le mit dehors. Il réussit à se brûler assez grièvement, mais cela semblait l’occuper le moins possible.

 

La photographie de Waddell apparaît sur le site suivant.

Mon fils m’écrit que Wikipédia semble dire qu’il a eu des problèmes d’alcool toute sa vie et qu’il souffrait peut-être de problèmes de santé mentale non diagnostiqués à l’époque. «Tout un joueur de baseball malgré tout.»

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