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Extrait de La Genèse du surhomme.

Nous pouvons parler, téléphoner, écrire, voir des gens, mais derrière, dans un arrière-plan, il y a quelque chose qui continue d’être, qui vibre, vibre très doucement, comme un souffle d’une mer lointaine, comme une coulée d’une petite rivière au loin, et si nous nous arrêtons un instant au milieu de notre geste, si nous faisons seulement un pas en arrière, en un clin d’œil nous sommes dans cette petite rivière toute fraîche, cet air du large, cette étendue aisée, et l’on glisse là dans le repos de la Vérité, parce que seule la Vérité est en repos, puisqu’elle est.

 Tout le reste bouge, passe et se transforme. Mais étrangement, cette sorte de décalage ou de déplacement du centre d’être ne nous enlève pas notre prise sur la vie, ne nous projette pas dans une sorte de songe dont on serait tenté de dire qu’il est creux; au contraire, nous sommes dans un éveil complet — on dirait même que l’endormi est dans celui qui parle, écrit, téléphone —, nous sommes comme en alerte, mais d’une alerte qui n’est pas tournée vers de la mécanique, vers le jeu des physionomies, le calcul du prochain pas, la ruée des apparences : nous sommes attentifs à autre chose, comme à l’écoute, là, derrière notre tête, pourrait-on dire, dans cette étendue qui vibre, vibre, cette coulée large, et nous percevons parfois des variations d’intensité, des changements de rythme, des pressions soudaines, comme si un doigt de lumière pesait là, indiquait quelque chose, nous arrêtait sur un point, braquait son rayon.

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