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Vous vous intéressez aux prénoms ?

nombreux prenoms

Voici pour vous à boire et à manger. De celle ou celui qui signe Loquela, dans le quotidien La Minerve (Montréal) du 30 décembre 1896.

Nos prénoms modernes ont été empruntés à presque toutes les langues et ce n’est pas un mince travail que de remonter aux sources.

Presque tous les noms qui nous viennent des juifs expriment quelque idée religieuse; citons-en deux exemples :

Jean : Johannès : Dieu l’a donné.

Elisabeth : Dieu est mon serment.

 L’idée qui domine dans les noms propres de la Grèce est celle de la royauté : les noms promettent, aux jeunes filles surtout, la grâce, la beauté, l’éclat, la fraîcheur; elle y sont comparées aux étoiles, aux roses, au laurier, au myrthe. Même les noms d’hommes se rapportent aux fleurs :

Étienne : Stephanos signifie une couronne.

Les occupations favorites du peuple, comme la navigation, l’équitation, se reflètent dans une foule de noms propres : plus de 150, paraît-il, se rapportent au cheval, comme :

Philippe : l’ami du cheval.

Hippocrate : le maître du cheval.

C’est à la langue grecque que remontent les noms qui suivent :

Marguerite : la perle.

Catherine : la chaste.

Agnès : la pure.

Agathe : la bonne.

Sophie : la sagesse.

Chez les Romains, le nom de famille seul était important. On y ajoutait souvent un surnom plus ou moins satirique, tandis que le prénom n’avait rien de vraiment personnel. De plus, suite d’une coutume bien romaine, les femmes n’avaient aucun prénom, mais seulement un nom de famille.

Nous n’avons adopté aucun prénom romain. Les quelques noms romains qui sont devenus modernes sont des noms de famille : Jules Émile, Antoine, ou des surnoms comme Auguste.

Les noms germains très variés, très symboliques, se rapportent aux préoccupations belliqueuses de nos farouches ancêtres. Les exemples abondent :

Louis, Clovis, Ludwig : guerrier illustre.

Gérard : fort par la lance.

Edgar : celui qui défend ses possessions avec la lance.

Guillaume, Wilhelm : celui qui protège.

Bertrand : l’homme au bouclier.

Bruno : l’éclat d’acier.

Léopold : audacieux au milieu du peuple.

Roland : célèbre dans le pays.

Robert : brillant de gloire.

Ces dames, les germaines, portaient également des noms belliqueux.

Mathilde : puissante à la guerre.

Gertrude : la jeune fille à la lance. […]

 Enfin, un très grand nombre de noms propres tirent leur origine des animaux, dont quelques-uns étaient consacrés aux dieux.

Adolphe : le noble loup.

Rodolphe : le loup illustre.

Bernard : l’ours.

Arnold : le vautour.

Nous arrêtons ici nos trop nombreuses citations. N’est-ce pas que l’étude ne manque pas d’intérêt ? Il est heureux cependant que les savants se soient occupés de cette question, car nous concevons mal un papa, un parrain, une marraine, courant les bibliothèques, la veille d’un baptême, en quête d’un nom pour l’enfant.

«Aujourd’hui, dit un écrivain, pour la plupart des parents, le sens des vieux prénoms demeure incompris; on choisit un nom parce qu’il sonne bien, ce n’est plus qu’une affaire de mode ou de goût».

 

L ‘illustration provient du site suivant.

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