Encore un découvreur du mouvement perpétuel
Celui-ci s’appelle Élie Larocque. Il habite le 14, Jubilee Court, à Montréal. Voyons voir. D’abord, mis en contexte du journaliste de La Patrie.
De tous les rêves qui hantent le cerveau humain, de tous les projets caressés par les inventeurs, le plus persistant est celui du mouvement perpétuel. Tout a été essayé pour arriver à construire une machine, un appareil dont le mouvement pût se perpétuer sans agent extérieur.
Les bureaux de brevets sont encombrés de spécimens divers reposant sur tous les principes imaginables. Il était donné à un jeune inventeur canadien, M. Elie Larocque, d’utiliser une force nouvelle, l’air comprimé et de pousser la solution du problème jusqu’au point où elle paraît certaine. […]
M. Larocque nous a montré à son domicile, 14 Jubilee Court, sa machine dont nous donnons ici la photographie.
Comme nous l’avons dit, la force motrice est l’air comprimé emmagasiné dans un petit réservoir qui, pour la quart d’heure se remplit à bras. Le réservoir rempli, une petite soupape s’ouvre et les roues se mettent en mouvement. Cette force motrice est employée à faire marcher une pompe qui maintient le réservoir plein d’air.
Ainsi donc l’air comprimé du réservoir fait marcher la machine et à son tour la machine pompe l’air comprimé dans le réservoir. Rien de plus simple apparemment. Le mécanisme une fois mis en mouvement, M. Larocque ne voit rien qui puisse l’empêcher de marcher toujours.
La perte causée par le frottement sera diminuée par un mécanisme savamment disposé et au moyen de coussinets. Naturellement, la force initiale requise devra être appliquée extérieurement; mais c’est là un détail secondaire.
M. Larocque a pleine confiance qu’une fois son système victorieusement établi, on pourra construire des machines sur ce principe fournissant toute la puissance désirable.
La Patrie (Montréal), 17 décembre 1902.
Déjà, en 1895, un Canadien de Lowell annonçait qu’il avait découvert le mouvement perpétuel. Mais, après l’annonce, on n’a plus jamais entendu parler de l’inventeur. Espérons que, cette fois-ci, il y aura une suite à cette histoire. Si c’est le cas, bien sûr que nous vous en parlerons.
