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«Il faisait noir comme dans un four»

Le Pacifique Canadien

Voilà la gare de Joliette dans l’obscurité complète le soir de la Toussaint, 1er novembre.

Nous avons été à l’arrivée du train samedi soir, ainsi qu’un grand nombre de personnes de cette ville !!!!!

C’était le soir de la Toussaint et, vu que le lendemain il fallait, suivant l’ancienne expression, sanctifier le jour du Sabbat (le dimanche) par, au moins une abstention entière de travail, nous allions au débarcadère recevoir, qui un parent, qui un ami, qui avait profité de l’occasion pour se payer le luxe d’une visite à Montréal et devait être de retour ce soir-là.

Mais, par malheur, nous avions oublié de consulter l’almanach pour voir si la lune était dans son plein quartier et par conséquent nous sommes partis sans nous inquiéter de la question du luminaire.

Hélas ! nous devions nous mordre les pouces de ce manque de prévoyance.

Pas une seule étoile ne scintillait au firmament, il faisait noir comme dans un four aux alentours de la gare, et la Compagnie du Pacifique qui, dans sa munificence ne s’arrête pas à d’aussi petits détails, n’avait pas pensé à obvier par un moyen quelconque d’éclairage suffisant aux inconvénients des ténèbres.

Résultat : un pêle-mêle, un brouhaha indescriptible entre les arrivants qui descendaient des chars et la foule de gens qui les attendait. On se coudoyait sans se reconnaître au milieu des appels et des cris des charretiers maîtrisant leurs chevaux. Ah ! quel spectacle…..

La Compagnie du Pacifique est-elle trop pauvre pour éclairer convenablement les abords de sa gare ici ?

Que nous serions heureux si elle répondait à cette question de manière à nous convaincre du contraire.

 

L’Étoile de Nord (Joliette), 6 novembre 1890.

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