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Quelques règlements sur la vie à Montréal entre 1810 et 1817

il y a cent ans

Le quotidien montréalais La Patrie du 18 octobre 1905 propose à ses lecteurs de revenir quelque cent ans en arrière.

On vient de découvrir dans les archives de la cour des recorders [les juges municipaux] une copie des règlements municipaux qui régissaient la ville de 1819 à 1817, et des coutumes curieuses ont été mises à jour.

La ville était alors bornée par le fleuve, la rue McGill, la rue Craig et la rue Lacroix, tout le reste était la banlieue. On voit qu’il ne fallait pas marcher bien longtemps pour faire le tour de la métropole commerciale du Canada.

Il n’y avait pas de quais, et la grève soumise à l’autorité de la ville s’étendait de ce qui est aujourd’hui le carré Viger, à l’endroit où est maintenant la douane. Un employé qui portait le titre de constable de la grève y exerçait sa surveillance.

Il devait voir à ce qu’un espace de 100 pieds fut en tout temps laissé libre pour permettre d’atterrir aux barges qui apportaient du bois pour le service de Sa Majesté. Toute personne qui contrevenait à ce règlement était passible d’une amende de 20 chelins; il devait empêcher qu’on amarrât des pièces de bois à la grève. Il tenait registre de tous les bateaux qui arrivaient et faisait rapport aux juges de paix qui gouvernaient alors la ville.

Il avait le privilège de prendre tout le bois échoué sur la grève, et quiconque essayait de l’en empêcher ou de prendre sa part de ce bois était passible d’une amende de 20 chelins.

Il est probable que la grève était la promenade favorite des Montréalais d’alors, car on prenait les plus grandes précautions pour la tenir propre.

La question du chauffage, qui fut de tout temps un problème difficile à résoudre dans les villes, était à Montréal l’objet de règlements spéciaux qui montrent à quel point on avait souci de l’intérêt général.

Quand arrivait une barge chargée de bois, les particuliers pouvaient aller immédiatement à bord faire leur provision de combustible, mais les marchands de bois devaient attendre huit jours avant de pouvoir aller acheter du bois, ainsi se trouvait-on protégé contre le monopole.

Il était défendu de faire du charroyage le dimanche ou de jouer sur les places publiques; il était permis d’élever des porcs dans l’intérieur de la ville, mais il était défendu de les y griller. Il était défendu aux chapeliers de laver les chapeaux dans le fleuve, ou dans la petite rivière (le ruisseau de la rue Craig), probablement à cause des teintures.

Si un porc se sauvait par les rues, n’importe qui pouvait le tuer, puis le crieur public cherchait le propriétaire de la bête, à qui l’on remettait le produit de la vente de l’animal, moins une piastre qu’on retenait à titre d’amende.

Il était défendu de tirer du canon ou d’autres armes à feu à la célébration des fêtes domestiques.

Le service des incendies et de la voirie était fait par les particuliers, chacun à son compte. Les mendiants étaient tolérés dans les rues, mais après avoir obtenu un permis, ils étaient marqués à la manche droite des lettres P et M en drap rouge ou bleu. On suppose que ces lettres étaient les initiales des mots «permis» et «mendiants».

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