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Apparence que l’amour naît d’un microbe

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Savez-vous où il réside ? Dans le cœur ? Non pas. C’est dans les fibres du cerveau que l’a découvert le microscope du docteur Cotton, lequel considère l’amour comme une des formes de la folie.

C’est pourquoi ce pratique Anglais prépare un sérum anti-amoureux et invite les malades à s’adresser à lui.

Cette découverte sensationnelle va révolutionner le langage et les mœurs. L’on ne dira plus à une femme : «Je vous aime de tout mon cœur», mais bien «Le microbe de votre amour m’envahit le cerveau».

Et le geste obligatoire d’une déclaration de ce genre sera de se passer la main dans les cheveux au lieu de se frapper le côté gauche de la poitrine, comme font les jeunes premiers au théâtre.

Au lieu de donner son portrait à la personne que l’on aime, il sera du dernier galant, après s’être fait radiographier le cerveau tout grouillant de bacilles, de remettre cette planche anatomique à sa dame avec une dédicace de ce genre : «Un cerveau dévasté par l’amour au cervelet qu’il aime». Etc. etc.

Au fond, le docteur anglais n’a peut-être pas découvert grand’chose. Depuis longtemps, le populaire était fixé, seul le nom du microbe variait lorsqu’on disait vulgairement d’un fou d’amour ou d’autre chose qu’il avait une «araignée dans le plafond» ou une «moustique dans la boîte à sel».

 

La Patrie (Montréal), 12 septembre 1904.

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