Qu’est-ce donc que cette plante soudainement ?

Je nage en plein mystère. Je n’ai jamais aperçu cette plante chez moi. Elle n’aime guère la lumière. Elle n’a pas poussé dans l’eau, mais tout juste en bordure de mon fossé qui, cette année, à cause des fortes pluies, possède toujours son eau. Il m’a fallu écarter les herbes hautes en bordure de l’allée, pour l’apercevoir sur la rive orientale du fossé. Qui est-elle ?

Par bonheur, mon amie Christiane, grande amante, entre autres, des fleurs, me répond : Il s’agit selon moi d’une vivace d’automne. Chelone obliqua ou Galane oblique. Il en existe des roses ou des blanches. Les vôtres sont pâles, elles ont manqué de lumière sans doute. J’en avais au jardin, mais c’est envahissant. En anglais son nom vernaculaire est d’ailleurs turtlehead, Tête de tortue.

En son temps, Marie-Victorin (Flore lauretienne, 1964) l’appelle Galane glabre (Chelone glabra), dit que cette plante indigène est générale au Québec dans les lieux humides et sur les rivages. «Cette espèce a été apportée d’Acadie en France vers 1700 par le sieur de Dièreville. La plante semble avoir été connue des colons sous le nom de «La Tortue» et Tournefort [qui a créé le nom générique de Tortue] n’a fait que reporter cette appellation dans la langue scientifique.»

Le nom de Tortue viendrait du fait que la fleur s’apparente à une tête de tortue ayant la bouche ouverte.

Merci, chère Christiane, merci beaucoup.

Comment donc cette plante est-il parvenue ici après 39 ans ?