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Métissage dans la réserve amérindienne mohawk de Kahnawake

amerindiens de caughnawaga

Kahnawake, au sud-ouest de Montréal, voisin de la municipalité de Laprairie, a longtemps porté le nom de Caughnawaga. Dans La Patrie du 25 août 1900, paraît un document étonnant de l’abbé G. Forbes, missionnaire à à cet endroit.

Outre les chrétiens iroquois des divers cantons qui s’étaient fixés à Caughnawaga à différentes époques, la population de ce village s’est accrue d’un certain nombre de prisonniers de guerre faits, soit dans des expéditions particulières des Iroquois de Caughnawaga contre des tribus sauvages, telles que les Renards en 1728, les Chicachias en 1739, soit dans des expéditions auxquelles les Gouverneurs Français les conviaient, telle que celle de Deerfield en 1704.

Les vieux registres de la mission mentionnent plusieurs baptêmes de sauvages étrangers, avec la note «pris à la guerre», et de blancs étrangers, baptisés sous condition, avec la note «autrefois baptisé par les Anglais». […]

C’est à l’introduction du sang blanc de captifs de la Nouvelle-Angleterre que les Iroquois de Caughnawaga doivent plusieurs des noms anglais qu’ils se donnent, comme les noms de Tarbell, Rice, Williams, Jacobs, Hill, Stacey, McGregor, etc.

Tous ces captifs, sauvages et blancs, subissaient l’influence du milieu où ils étaient, quant à la religion, la langue et les coutumes. Ils devenaient catholiques et iroquois, et mis à même de retourner dans leur famille, lorsque leurs parents voulaient les réclamer; la plupart continuèrent le genre de vie auquel ils s’étaient habitués plutôt que de suivre leurs parents; la foi catholique qu’ils avaient embrassée n’était pas non plus la moindre des raisons qui les tenaient fixés au sol de Caughnawaga.

D’ailleurs ces étrangers, une fois adoptés, étaient considérés comme faisant vraiment partie de la tribu; ils étaient traités avec égard; le plus souvent, ils faisaient partie de familles de chef, et plusieurs d’entre eux furent élus comme chefs par la bande.

Aujourd’hui, à cause de ces mélanges, il n’y a pas une seule famille purement iroquoise à Caughnawaga, bien que chez presque toutes on ne parle guère qu’iroquois. Il n’y a qu’un couple d’individus qui se réclament Iroquois sans mélange de sang blanc.

 

La photographie d’une groupe d’Amérindiens à Caughnawaga vers 1950 provient de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Collection initiale, Photographies, Cote : P600, S6, D5, P233.

Un commentaire Publier un commentaire
  1. Jean Provencher #

    À la lecture de ce document, mon ami, l’historien et anthropologue Denys Delâge, me fait parvenir ce commentaire, bien éclairant :

    «Aujourd’hui, à cause de ces mélanges, il n’y a pas une seule famille purement iroquoise à Caughnawaga,

    Cher Jean
    Il n’y en a jamais eu. Cela pour 2 raisons principales 1) la population de Kahnawake dont l’origine remonte à une première migration de captifs catholiques chez les Iroquois provenant, nous disent les jésuites de plus de 20 nations; 2) en Iroquoisie, (État actuel de New York), il y a toujours eu des individus venant d’ailleurs par mariage puisque les réseaux diplomatiques et commerciaux reposaient sur des alliances maritales entre nations alliées. Autre raison, la guerre étant motivée principalement par le remplacement des morts, il y a toujours intégration de captifs venus d’ailleurs.
    Traditionnellement (non pas maintenant), il n’y a jamais eu chez les Indiens de préoccupation ou d’intérêt pour la «pureté du sang», ni chez les hommes de préoccupation pour la filiation génétique paternelle. Ça n’avait pas de «bon sens»-bon sang»!

    bien que chez presque toutes on ne parle guère qu’iroquois. Il n’y a qu’un couple d’individus qui se réclament Iroquois sans mélange de sang blanc.

    Actuellement, rares sont les familles où l’on parle iroquois. La langue commune est l’anglais.
    Depuis une vingtaine d’années, il y a une «revival school» où l’on enseigne en iroquois, mais tous les enfants n’y vont pas. Sauf exception, les locuteurs iroquois ont 80 ans ou plus ou 30 ans et moins
    Amitiés
    Denys

    Merci beaucoup, cher Denys.

    7 août 2015

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