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Qui est donc ce Gustave Nadaud ?

gustave nadaudVoilà quelques fois que la presse québécoise du temps passé me renvoie à Gustave Nadaud (1820-1893). Mais qui est-il donc ?

La page Wikipédia qu’on lui consacre présente ce personnage, né à Roubaix et décédé à Paris, comme un goguettier, un poète et un chansonnier. Et on nous affirme que ses Nouvelles chansons à dire ou à chanter, publiées à Paris chez Tresse et Stock en 1889, sont facilement accessibles sur internet grâce à la source Gallicane de la Bibliothèque nationale de France. Allons donc voir.

En page 43, voilà son texte La ville et les champs

 

Mon ami, que ferons-nous ?

Au siècle où nous sommes,

On ne voit parmi les hommes

Que des méchants ou des fous.

Mais l’immortelle nature,

Tous les ans,

Reprend sa parure,

Au printemps.

 

Le ciel n’a pas un nuage;

Courons les monts et les prés;

Prenons nos bâtons ferrés

Et nos souliers de voyage.

 

Dans l’enceinte des cités

À peine on respire;

La poussière vient nous dire

Que l’hiver nous a quittés.

Mais l’air des champs se pénètre

Des senteurs

Que font les grands arbres naître

Et les fleurs.

 

Le ciel…

 

Ne rêve pas la grandeur;

Ton âme est loyale;

Où le vice heureux s’étale

Doit se cacher la pudeur.

Mais la probité, peut-être,

Reste là,

Sous l’abri d’un toit champêtre;

Cherchons-la.

 

Le ciel…

 

Nous n’entendons que le bruit

Des luttes civiques,

Et les bêtes politiques

Hurlent ici jour et nuit.

Mais dans la forêt sonore,

Nuit et jour,

Le rossignol chante encore

Chant d’amour.

 

Le ciel…

 

L’exemple a d’un coup mortel

Frappé la croyance;

Sans nier la Providence,

Nous ne pensons plus au ciel.

Mais la naïve prière,

Dans les champs,

S’exhale encore matinière

En doux chants.

 

Le ciel…

 

Viens, partons; n’attendons pas

Le jour qui va naître;

Cherchons ce bien qui peut-être

N’existe point ici bas.

Mais si tu n’es qu’un mensonge,

O bonheur,

Que l’espoir au moins prolonge

Notre erreur !

 

Le ciel n’a pas un nuage;

Courons les monts et les prés;

Prenons nos bâtons ferrés

Et nos souliers de voyage.

 

La photographie de Gustave Nadaud de Pierre Petit provient de la Bibliothèque nationale de France et apparaît sur la page Wikipédia consacrée à ce poète français.

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