Skip to content

Cette guerre en Afrique du Sud

quittantvalcartier1

À la toute fin du 19e siècle, l’Angleterre s’engage dans une «guerre sale» sous laquelle se cachent de grands capitalistes. En 1899, elle attaque les Boers, chez eux, dans le Transvaal et l’État libre d’Orange dans le sud de l’Afrique, et rappelle à ses colonies qu’elles doivent l’appuyer, en fournissant en particulier de la «chair à canon». Et le Canada s’y engage. Nous y allions d’un premier billet le 24 février 2012.

Voici ici la lettre d’un jeune militaire québécois à sa mère, engagé dans cette folle guerre, reproduite dans L’Écho de Charlevoix du 3 mai 1900 :

 

Lettre du Sud-Africain d’un soldat canadien

Madame Jetté, 1124, rue St-André, vient de recevoir la lettre suivante de son fils, actuellement en Afrique, où il lutte contre les Boers.

En route pour Blœmfontein,

10 mars 1900,

Ma chère mère,

Je profite d’une journée de repos pour vous donner de mes nouvelles. Depuis trois semaines, nous n’avons pas eu une minute de répit; et quelles terribles journées nous avons eues !

Un dimanche matin, le 18 février, après avoir marché pendant cinq jours et toute la nuit du samedi, nous nous trouvâmes en face de 1 600 Boers dissimulés au fond des tranchées. Nous étions bien visibles pour l’ennemi puisque les balles nous sifflaient aux oreilles avec une persistance épouvantable.

Nous étions trempés jusqu’aux os, vu qu’il nous avait fallu traverser la rivière à la nage. Il m’est impossible de vous décrire l’horreur du spectacle qu’offrait le champ de bataille; mais c’est le lendemain matin que la vue de tous les cadavres anglais qui jonchaient le sol nous parut le plus terrible; 800 soldats avaient été tués, dont 20 du régiment canadien.

Le 20 février, nous nous rendîmes en reconnaissance vers le camp ennemi; plusieurs coups de canon furent tirés, mais nous n’eûmes ce jour-là que deux blessés.

Le 27, après un repos d’une journée, nous nous installâmes dans des tranchées pour surveiller les mouvements Boers; le lendemain fut marqué par la terrible charge des Canadiens et la reddition de Cronje.

Nous sommes maintenant en route pour Blœmfontein. Remerciez Dieu comme je le remercie moi-même, de m’avoir conservé la vie et la santé, et présentez à tous mes plus affectueuses amitiés.

Votre fils dévoué,

G. Jetté.

 

L’image ci-haut est celle de la 8e brigade d’artillerie quittant Valcartier dans la région de Québec. Cette brigade, par nom interposé, a servi lors de la guerre contre les Boers. Elle a pour origine le 30e Régiment d’artillerie de campagne, RCA, créé sous le nom de 2 e Batterie de campagne de la Milice volontaire d’Ottawa en vertu de la Militia Act, le 27 septembre 1855. Son surnom, les « Bytown Gunners », provient de son affiliation avec Ottawa lorsque la ville s’appelait encore Bytown, en l’honneur du colonel John By, constructeur du canal Rideau. « Les membres de l’unité ont servi durant les invasions des Fenians de 1860 et 1870, la rébellion du Nord-Ouest (Riel) de 1885 et la Seconde guerre des Boers de 1899 à 1902, où des volontaires ont été détachés pour combattre dans le deuxième contingent canadien. »

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS