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Comparaison entre la planète Mars et la nôtre

mongolfiere en vol saint jean manou

Nous voilà encore une fois perdus. Perdus dans l’espace et j’aime beaucoup. Nous espérons tellement quelqu’un qui pourrait s’apparenter à qui nous sommes. Depuis le début des temps, vraiment. Sitôt que nous avons levé la tête, nous regardions au-delà. Bien seuls peut–être nous sentions-nous.

Ici, d’entrée de jeu, le quotidien de Québec, Le Canadien, du 15 avril 1880, nous prévient : Inutile de dire que ce fragment est emprunté au cours de M. [Camille] Flammarion.

À première vue, l’analogie entre Mars et la Terre est si frappante qu’on cherche plutôt quelles sont les différences qui distinguent les planètes. […]

La Terre est à 27 millions de lieues du Soleil. Mars vient immédiatement après nous dans l’ordre des distances et gravité à 56 millions de lieues du foyer solaire. Cette planète se trouvant juste derrière nous par rapport au Soleil, nous n’avons qu’à nous retourner pour la voir en plein midi. C’est ainsi que les habitants de Vénus peuvent également examiner la planète terrestre.

Mars étant en même temps la planète la plus rapprochée de la Terre (14 millions de lieues), il a été possible de commencer une carte géographique de cet astre, carte qui est déjà bien supérieure, dit M. Flammarion, à celles de la Terre qu’on possédait il y a cinq cents ans. Il y a même des régions de Mars dont nous connaissons mieux la forme que celle des régions polaires ou de l’Afrique centrale. […]

Ce n’est pas la proximité du Soleil qui joue le plus grand rôle dans l’action réchauffante de cet astre; c’est la manière dont ses rayons arrivent sur nous. Ainsi, la Terre, pendant l’hiver, est à 2,000 lieues plus près du soleil qu’en été, mais les rayons arrivent obliquement sur notre hémisphère et n’y donnent pas la même chaleur.

De même le mont Blanc n’est pas plus loin du Soleil que la vallée de Chamounix [sic]; pourquoi l’un est-il inhabitable, tandis que la température de l’autre est des plus douces ? C’est que, dans les régions trop élevées, l’atmosphère est incapable de conserver les rayons solaires.

Or, nous savons que l’atmosphère de Mars est analogue à la nôtre. Nous ne la voyons pas, mais son existence nous est démontrée, non seulement par le spectroscope, mais par la rotation, par la diminution progressive de la forme des taches observées sur la planète; enfin par les rayons que nous voyons se former sur elle et qui ne peuvent exister là où il n’y a pas d’atmosphère.

Nous voyons aussi les neiges s’accumuler sur Mars, et tous ces éléments d’observation nous permettent de prévoir, plusieurs mois à l’avance, le temps qu’il fera sur Mars, ce que nous ne pouvons faire sur notre planète.

Sur la Terre, en effet, nous ne pouvons voir notre atmosphère : nous sommes dans la situation des coquilles placées au fond de la mer et qui sont dans l’ignorance de ce qui se passe à la surface des flots. Mais, si nous montons en ballon, nous nous élevons au-dessus du parfum des bois, nous respirons un air plus libre, et nous éprouvons comme un sentiment d’étonnement que l’humanité puisse rester ainsi attachée à la Terre.

 

La photographie est de ma fille Emmanuelle Provencher.

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