Skip to content

«Le fantôme de Philadelphie»

fantome

À la fin du 19e siècle, bien ailleurs qu’au Québec, on retrouve des histoires hors de l’ordinaire. À Philadelphie, par exemple, ne vous surprenez surtout pas de faire connaissance avec le fantôme du pont. Le Sorelois du 31 mars 1885 rapporte cette nouvelle.

Le quartier de Coopersville, en cette ville, est en émoi depuis plusieurs jours, par suite des apparitions fréquentes que fait un fantôme pendant la nuit sur le pont du chemin de fer de Pennsylvanie. Un reporter du Philadelphia Record, qui s’est livré à une enquête minutieuse à cet égard, prétend que ce fantôme n’est pas régulier dans ses habitudes et qu’il se fait rarement voir deux nuits de suite à la même heure.

Le veilleur de nuit d’une fabrique de toile cirée, située près du pont, prétend avoir vu souvent le fantôme pendant la nuit. Il ressemble, dit-il, à un homme colossal s’élevant dans l’air comme un nuage de fumée; il est habillé de blanc et son corps est transparent comme une légère vapeur.

Une nuit, il a voulu s’approcher pour voir ce que pourrait être cette étrange apparition, mais lorsqu’il fut à une trentaine de pas, la vision s’évanouit sans laisser de traces.

L’agent de la station de North Penn dit avoir vu plusieurs fois le fantôme sur le pont et prétend qu’il ressemble à une femme habillée de blanc. On avait cru d’abord que le prétendu fantôme n’était qu’un vulgaire fumiste qui se déguisait pour effrayer les badauds, mais la façon tout à fait surnaturelle dont il se montre et disparaît a fait repousser généralement cette idée.

Des centaines de personnes, parmi lesquelles plusieurs sceptiques, l’ont vu et ont été grandement effrayées. Un nommé James Long raconte qu’un soir, en traversant le pont, il entendit un bruit étrange et qu’il fut terrifié en apercevant à dix pas devant lui une forme humaine se tenant sur la voie du chemin de fer; mais aussitôt la vision se dissipa comme de la fumée.

Il était à peine revenu de sa surprise qu’il aperçut le même fantôme sur l’autre voie, criant et pleurant à l’approche d’un train, comme s’il n’avait pu quitter la voie et se garer. Cependant la locomotive approchait à toute vapeur, et le train tout entier passa sur le spectre.

Mais quelle ne fut pas la stupéfaction de Long, après le train passé, de voir le fantôme se redresser encore sur la voie pour ne disparaître que longtemps après. Les habitants du quartier sont, paraît-il, très effrayés de ces apparitions et quelques-uns des plus braves ont résolu d’organiser une expédition pour s’emparer du spectre ou le chasser à jamais des environs.

Cette nouvelle est aussi parue dans L’Étoile du Nord, de Joliette, le 11 avril 1885.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS