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À qui ne connaît pas la raquette

raquettesLe chroniqueur Léon Ledieu raconte cette histoire dans Le Monde illustré (Montréal) du 27 janvier 1887.

Nos amis du Club Le Canadien, je vous l’ai déjà dit, je crois, ont beaucoup étonné les New-Yorkais par l’étrangeté de leur costume, mais les raquettes qu’ils portaient suspendues sur le dos, selon l’usage, étaient pour eux un plus grand sujet d’étonnement encore.

Ils n’ont pas été les premiers à être surpris et ils ne seront pas les derniers.

On raconte, à ce sujet, une bonne histoire dont un jeune Londonien, frais arrivé d’Angleterre, a été le héros.

Ce cockney voyageait en hiver dans une partie peu habitée de la province de Québec. Il remarqua tout à coup, sur la neige, une étrange piste traversant la route et se dirigeant vers un bois voisin, et, saisi d’inquiétude, il demanda à son cocher quel animal avait produit ces empreintes.

Le conducteur du traîneau, un brave Canadien-français, bien que ne pouvant parler anglais, comprit la demande par les gestes qui l’accompagnaient et répondit :

— Pied de raquettes, m’sieur.

L’enfant de la Tamise nota aussitôt ce fait sur son carnet et dit qu’il avait échappé à un grand danger, ayant été sur le point d’être attaqué par un terrible et féroce animal nommé racket, dont les pieds étaient si larges et si singulièrement conformés, qu’ils le soutenaient sur la neige.

Cette aventure fut publiée dans les journaux scientifiques anglais, et pendant longtemps les savants furent engagés dans une discussion très aigre au sujet du nom à donner à cet étrange animal.

 

L’illustration est parue dans Le Monde illustré du 25 septembre 1895. On la retrouve sur le site de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Raquette (Sport)».

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