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Le lion de glace de la place d’Armes

le lion de glaceÀ Montréal, en 1885, lorsqu’arrivent les derniers jours de janvier, les citadins sont fort heureux. Depuis le temps qu’on en parle. Enfin le Carnaval ! Le lundi 26 janvier, première journée, on assiste à l’inauguration du lion de glace de la Place d’Armes. La Patrie du lendemain raconte.

L’inauguration du lion de glace sur la Place d’Armes a attiré une foule de douze à quinze milles personnes, qui s’est massée autour de l’enceinte grillée renfermant le colosse. Des hommes de police avaient été placés aux quatre portes avec la consigne de ne laisser entrer sur le terrain que les membres du comité exécutif et les représentants de la presse.

Vers sept heures et demie, on fit tomber la toile qui recouvrait le lion.

L’œuvre de M. Arthur Vincent, quoique exécutée dans des conditions très difficiles, lui fait beaucoup d’honneur. Les coups de ciseau de l’artiste ont été donnés avec art et l’ensemble de cette pièce de sculpture originale offre un coup d’œil féérique.

On avait posé dans l’intérieur du socle du monument deux lumières électriques qui, dans la transparence des épais blocs de glace, produisaient un effet enchanteur.

La place d’Armes est illuminée par deux lampes électriques; mais malheureusement leur lumière, se projetant en arrière du lion qui a les regards fixés vers le bureau de poste, laisse dans l’ombre les détails de sa tête.

Le lion n’a pas encore été saupoudré avec de la neige, l’artiste veut s’assurer d’abord de l’effet que produira son œuvre pendant le jour. Si les reflets des blocs de glace ne font pas perdre certaines lignes du dessin, le lion gardera l’apparence qu’il a aujourd’hui.

Du côté sud de la place d’Armes, on a érigé une jolie maison de glace dans laquelle il y a un débit de Johnston’s Fluid Beef.

Quelques minutes après le dévoilement du lion, il y a eu un grand feu d’artifice.

On alluma des feux de Bengale aux quatre coins du monument.

Leur lumière féérique éclaira toute la place d’Armes, pendant que des fusées et des bombes éclataient dans le firmament, laissant tomber sur la tête des spectateurs une pluie d’étoiles multicolores.

Les pièces pyrotechniques dont on s’est servi dans cette circonstance ont été fournies par MM. Sénécal, Cadieux & Cie. Le feu d’artifice a duré une vingtaine de minutes. Les barrières de l’enceinte furent alors ouvertes et le peuple s’y précipita à flots pressés.

Tous voulaient voir de près le lion dont on avait tant parlé et tous furent unanimes à admirer l’œuvre du sculpteur.

 

La gravure du lion de glace est parue dans Le Monde illustré du 31 janvier 1885. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Carnaval de Montréal».

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