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Les Montréalais de langue française découvrent le sport

joueurs de crosse

Le 10 septembre 1899, un nouvel hebdo voit le jour à Montréal, Le Courrier, propriété de N. F. Duquette. Et, à en croire le journal, les Montréalais de langue française aiment maintenant le sport, de spectacle entendons-nous. Max nous explique pourquoi.

Il y a cinq ans à peine, le sport était, pour ainsi dire, une lettre morte pour les Canadiens-français. Lorsque quelque tournoi important, quelque joute émouvante rassemblait des milliers de personnes à l’un des terrains de jeu […], c’était chose exceptionnellement rare que d’entendre prononcer quelques mots français autour de soi.

Que de progrès en cinq ans !

Maintenant il arrive assez fréquemment que, sur une foule de trois ou quatre mille spectateurs à une partie de crosse ou de baseball, la moitié ou même les deux tiers des spectateurs soient de nos compatriotes. Nulle part ailleurs la race canadienne-française trouve-t-elle de chance aussi belle pour démontrer sa nature enthousiaste; nulle part ailleurs lui est-il fourni l’occasion de donner le démenti à ceux qui l’ont qualifiée d’apathique.

Comment se fait-il que de tels changements se soient opérés en cinq années de temps ? À quoi attribuer cette transformation ?

La réponse à ces deux questions est vite trouvée : aux journaux français.

Dans aucun autre cas, l’influence de la presse moderne s’est-elle manifesté aussi sensiblement.

Il y a cinq ans, les journaux français de Montréal ne nous parlaient pas ou presque pas du sport. Mais un jour on se risque à lui ouvrir ses colonnes, et maintenant le sport y occupe une place assez importante, et il n’est pas loin le jour où cette matière sera traitée avec autant de respect que dans les journaux anglais. […]

Pourquoi les nouvelles du sport ont-elles tant d’importance pour un journal ?

La raison en est bien simple. C’est que dans la grande majorité des cas ces nouvelles sont attendues d’avance.

Tous les intéressés savent que telle ou telle joute doit avoir lieu à telle date; que telle ou telle rencontre est fixée pour tel samedi.

Aussi nous osons dire que la publication du journal est attendue avec plus d’anxiété [sans doute que le rédacteur veut dire ici «avec plus d’impatience»] par les amateurs de sport que par toute autre classe de lecteurs.

C’est à pleines pages que les grands journaux américains publient le sport, de sorte que cette matière doit certainement être considérée comme une des causes premières de leurs forts tirages.

Ce sera également à pleines pages que les lecteurs trouveront du sport dans le «Courrier.

 

L’image de joueurs de crosse en pleine action est extraite d’un livre à colorier non paginé, Les sportifs, des Éditions de l’Axe (Drummondville, Québec), un ouvrage sans mention d’auteur, non plus que de date de publication. La couverture porte simplement ce repère : C 1911.

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