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«Badinage»

une mere sa fille

Je n’aime d’elle que le rire

Argentin.

Et la douceur de son sourire

Si mutin.

 

De ses grands yeux bleus j’aime encore

La couleur.

Lambeau d’azur où de l’aurore

Tremble un pleur.

 

J’adore aussi sa longue tresse

Toute d’or.

Que je déroule avec ivresse

Quand tout dort.

 

J’aime sa lèvre purpurine,

Vrai satin,

J’adore aussi sa taille fine

De lutin.

 

Et combien j’aime de sa joue

La rougeur,

Quand entre mes bras elle joue

L’air songeur.

 

La nuit, elle et moi, côte à côte

Nous dormons.

Est-ce un crime ou bien simple faute

Là voyons !

 

Je vois le sceptique sourire

Et railler.

La prude s’apprête à médire

Et crier.

 

Mes bons amis, laissons les faire

À leur goût,

Enfin, je ne suis qu’une mère

Après tout.

 

Une vieille veuve, gentille,

Croyez bien,

N’ayant ici bas que sa fille

Pour tout bien.

 

C. R. Daoust.

L’Artisan (Saint-Hyacinthe), 31 juillet 1890.

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