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Peut-être vous souvenez-vous des apostilles ?

surloursPetit rajout qu’on laisse dans la marge d’un livre, ou encore tout en bas à la manière d’un post-scriptum. Petites pierres blanches échappées sur le chemin de la lecture d’un livre. Le 8 septembre 2013, nous en puisions dans le livre de l’écrivain français Robert Mallet, Apostilles ou l’utile et le futile (Éditions Gallimard, 1972). Allez, on y revient à nouveau.

 

Quand le cirque est parti, reste le rond sur l’herbe des champs de foire. On y voit des enfants rêveurs qui jouent au dompteur ou à l’écuyère. Par l’illusion, ils ont le don des fuites et des refus, mais ils se soumettent à la piste.

La jeunesse n’est pas une question d’âge. C’est une réponse de l’esprit.

Le bonheur a le visage d’un adolescent indocile qui ne veut pas apprendre les secrets de sa race.

L’amour partagé porte le couple en équilibre sur la plénitude du temps. Un seul fil relie deux bords indéfinis au-dessus du vide provoqué. Chacun sert de balancier à l’autre.

Si un écureuil vient manger dans le creux de ta main, c’est qu’il meurt de faim, ou qu’est morte sa liberté.

Les vieux de vingt ans peuvent se faire illusion parce qu’ils n’ont pas de rides. Et parce qu’ils en ont, les jeunes de soixante ans peuvent être confondus avec leur âge.

Illuminés jusqu’à l’illusion, clairvoyants jusqu’à la voyance, éblouis jusqu’à l’aveuglément, ils aiment, en état d’illucidité.

L’essentiel cadeau de celui qui nous aime, c’est de nous donner à l’aimer. Il nous offre le plus exaltant de nous-même.

Grâce à l’amour, nous montons au faîte de nous-mêmes. Quelle reconnaissance envers l’autre ! Sans lui, nous ne nous connaîtrions pas aussi bien. Nous aurions moins de considération pour nous.

On prend de l’âge comme on prend des coups. C’est parce que la sagesse est couverte de cicatrices qu’elle est toujours plus émouvante que belle.

Dans l’unanime clarté, le côté invisible du visage de l’autre nous échappe. Il nous appartient s’il partage avec nous une même et seule source de lumière. Ô soirées d’unique bougie où la lueur et l’ombre sculptent l’occulte semblance !

On ne guérit jamais de son enfance, soit parce qu’elle fut heureuse, soit parce qu’elle ne le fut pas.

Les libertés sont contenues les unes dans les autres comme les poupées russes. La plus petite au cœur de toutes est l’essentielle. Elle se réduit à elle-même, la seule qu’on puisse emporter, invisible, entre ses doigts.

L’amour qui ne contient pas d’amitié ne dure que le temps de l’amour.

L’inattendu désir de mourir à l’instant de l’amour comblé naît de comprendre qu’on ne pourra jamais aller plus haut. C’est l’état de béatitude désespéré.

L’art est un cheminement studieux vers une école buissonnière.

 

L’illustration est extraite du livre d’Elsa Beskow, Les aventures de Pierre et de Charlotte, ouvrage traduit et adapté par Michel Sineux, publié aux Éditions Bonnier en 1979. Sur ce livre qui m’a séduit, voir cet article.

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