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La ville de Montréal encensée

montreal square victoriaNous évoquions, voilà peu, la visite à Grosse-Isle, à l’île de la quarantaine, de 350 membres de l’Association américaine d’hygiène. Parmi eux, il y avait un médecin du nom de Fomento, qui a beaucoup aimé la ville de Montréal. À son retour en Louisiane, il fait part de ses impressions à l’Abeille de la Nouvelle-Orléans. La Patrie du 23 octobre 1894 en fait sa une.

Montréal est la plus grande, la plus belle ville du Canada, sa véritable métropole, centre d’affaires et de finances. Dans une position ravissante, aux pieds du Mont Royal, sur les bords du majestueux St-Laurent, navigable jusque là pour les plus gros navires, elle jouit d’un commerce considérable avec les États-Unis et l’Europe, avec laquelle elle est en communication directe par plusieurs lignes de steamers.

La ville est très bien bâtie, en pierres grises ou brunes du pays, ses rues sont larges, bien pavées, ombragées et admirablement bien entretenues, sa situation sur un coteau qui s’élève graduellement jusqu’à la montagne, la rend très pittoresque et admirable au point de vue sanitaire. […]

C’est aujourd’hui une ville de richesse, d’élégance et de raffinement. Les deux tiers de sa population sont des Canadiens-français, qui ont conservé la langue, les usages, les coutumes de la mère-patrie, encore vivants dans les cœurs et les esprits, malgré plus d’un siècle de possession étrangère. Grâce à leur attachement au lieu d’origine, grâce au maintien par la force des traités, de leur langue, de leurs coutumes, grâce surtout à leur prodigieux accroissement, ils ne se sont pas laissés absorber, dominer par la race anglo-saxonne, d’ordinaire si envahissante. […]

Si la langue française est heureusement conservée, on constate à regret que l’accent canadien ne l’est pas moins… Montréal est une ville de collèges, d’universités, d’hôpitaux, d’hospices, œuvres de charité, d’églises et de couvents.

Il existe une louable rivalité entre les deux populations sous le rapport de l’instruction et des œuvres de bienfaisance. C’est à qui aura les meilleurs hôpitaux, les meilleurs collèges, etc. L’université Laval est la rivale, dans le sens le plus honorable, de l’université McGill, et le Royal Britania Hospital, qui vient d’être ouvert, fait une rude concurrence à l’Hôtel Dieu de glorieuse mémoire.

Cet esprit de rivalité, de compétition, de priorité s’étend même aux choses religieuses, au clergé, et l’on constate avec peine que la religion se mêle trop à la politique.

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