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Les routes au Québec, une misère

village quebecois carte postaleOn a tempêté longtemps contre le mauvais réseau routier au Québec. Comme l’entretien de chaque bout de chemin relevait de la personne devant qui il passait, bien peu d’habitant montrait un intérêt pour la chose. Dès lors, prendre la route était souvent une aventure.

Se référant au journal L’Événement à Québec, Le Sorelois du 13 octobre 1882 revient sur le sujet.

Mr. Levasseur de l’Événement de Québec raconte à ses lecteurs, avec une verve très originale, ses impressions de voyage au Manitoba. Dans le numéro du 5 octobre, il a une jolie boutade sur l’incurie de nos cultivateurs; c’est tout à fait frappant d’exactitude. Voici.

Un village de même étendu à Québec n’a pas la moitié de la valeur et de la beauté qu’il possède dans l’Ontario. Ici, nous nous rendons coupables de la plus grande négligence à l’endroit de nos maisons; ce n’est pas que l’on n’admire pas chez les autres ce qui nous manque; mais nous restons apathiques, inertes à ce sujet-là, comme sous maints autres rapports.

C’est à peine si dans nos campagnes, dans les villages et aux environs, les paysans se donnent la peine d’arranger les chemins.

Aussi, faut-il voir dans quel état se trouvent les chemins en général et surtout ceux qui ont le malheur de tomber dans la catégorie des chemins de travers ou de profondeurs, les avenues.

On jase bien sur la question cependant, à la porte de l’église après la grand’messe. Le crieur public se hisse dans sa tribune, qui ressemble plutôt à une guérite, s’appuie sur les deux mains, se met le nez en avant, s’emplit les poumons de quelques litres d’air et rugit une formidable : Oyez ! Oyez ! Oyez ! comme un huissier audiencier.

Les paysans l’écoutent avec cette physionomie naïve que l’on connaît, la bouche débridée, ce qui est pourtant un signe d’attention concentrée. La harangue finit à l’article des chemins et de leur entretien, le paysan tire sa blague, charge une pipe archi-culottée, se rembarque, fouette la grise et ne s’occupe pas plus du ou des chemins que de sa première veste.

Quand on compare cet état de choses ici avec ce qui se passe chez nos voisins, la moutarde vous monte au nez, et il vous prend des démangeaisons irrésistibles de taper dans le tas.

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