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Qu’est-ce donc que le sommeil ?

bouboule dort sommeilÉtonnamment, après avoir tourné des milliers de pages, voici enfin un article sur le sommeil. Il me semble bien que ce ne sera qu’au 20e siècle qu’on se penchera vraiment sur le sommeil. Tout de même, voilà ce qu’en dit Le Journal de Waterloo, le 29 septembre 1887.

Tout le monde dort. Voilà une vérité qui ne laissera aucun doute dans l’esprit de personne; et cependant, avant de clore les paupières, qui se rend un compte bien exact de ce besoin de dormir, de cette nécessité qui s’impose comme celle de boire ou de manger ?

Né de la fatigue des organes, le sommeil est le réparateur par excellence, et la vie ne saurait exister à la privation de sommeil plus qu’à la privation d’aliments. Le temps passé dans le sommeil représente à peu près le tiers de la vie d’un homme. C’est cet état de notre être que les anciens avaient si mal défini : l’image de la mort.

Rien, en effet, ne ressemble moins à la mort que le sommeil ordinaire; il y a, comme différence, celle qui peut exister entre une rivière aux eaux courantes et un étang à la nappe immobile.

Donc, chaque jour, à une heure marquée par l’habitude, mais qui peut être modifiée par une foule de causes accidentelles, occupations, distractions, etc… ce besoin de sommeil, sensation interne, vague, comme celle de la faim et de la soif, se manifeste chez l’homme bien portant. […]

Il est bien évident que l’homme, par un effort de sa volonté, peut réagir contre cette torpeur généralisée qui l’envahit, s’il secoue ses membres et rassemble ses facultés; le besoin de dormir peut céder pour un temps plus ou moins long, mais tôt ou tard il reparait plus impérieux. […]

Alors se produit dans l’organisme une détente complète qui annonce le commencement du repos. La respiration se ralentit, devient régulière et profonde, le cœur diminue l’énergie et la fréquence de ses battements; la température générale du corps s’abaisse; le sommeil est complet. […]

Voyons maintenant l’état des fonctions pendant le sommeil. Elles ne dorment pas toutes au même degré. Les fonctions organiques, bien que ralenties, continuent à s’accomplir avec une grande régularité : la digestion des aliments, l’absorption intestinale, les sécrétions salivaires, biliaires, urinaires, la respiration et la circulation ne subissent pas un instant d’arrêt; l’activité des échanges organiques est sensiblement modifiée, il est vrai, mais la production de chaleur animale reste à peu près constante. […]

Quant aux fonctions cérébrales proprement dirts, elles sont très inégalement modifiées. La volonté, le jugement, le raisonnement font presque entièrement défaut; en revanche, la mémoire et l’imagination jouissent souvent d’une activité supérieure à l’état normal; on dirait que le développement de ces deux dernières facultés est proportionnel à la somnolence des autres. D’où une foule d’images confuses, dans le cerveau, se croisant, se heurtant, se poursuivant et se combinant de mille manières.

C’est le rêve dont nous parlerons une autre fois.

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