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Dans la série «D’autres habitants de la terre» (4)

monts semeru et bromo

Ou comment présente-t-on d’autres pays du monde dans la presse québécoise voilà plus de 100 ans. Aujourd’hui : Java.

En 1883, l’île de Java, étendue sur plus de 1 000 kilomètres, faisant partie de l’archipel de la Sonde, communément appelée la Malaisie, est secouée par des nombreuses éruptions volcaniques et un grand tremblement de terre. C’est l’occasion pour la presse étrangère de s’arrêter à cette contrée asiatique. Ainsi La Gazette de Joliette y va d’un texte le 7 septembre 1883. Extraits.

L’île de Java est située au nord-ouest de l’Australie, près de l’Équateur. Sa population s’élève à 12,000,000 d’habitants, presque tous Javanais; il y a environ 150,000 Chinois, 25,000 Arabes et 25,000 Européens. Les Javanais appartiennent à la race des Malais; ils sont musulmans et ne manquent pas d’intelligence et d’activité. […]

On trouve à l’ouest des plateaux élevés que dominent de nombreux volcans; à l’est, le pays est formé de plaines immenses, au milieu desquelles s’élève une ligne de hauts volcans qui lancent des gaz, des cendres, de l’eau chaude. […] Les deux tiers des terres cultivées appartiennent au gouvernement hollandais, qui fait travailler les indigènes à titres de corvée. On y cultive le riz qui fait la base de l’alimentation, puis le blé, le maïs, toute espèce de légumes, le cocotier, le bananier, le guier, l’ananas, et autres fruits en abondance. On y récolte beaucoup de café. Dans l’Est, on récolte le sucre seulement, et on va jusqu’à deux cents millions de livres. […]

Les chemins publics de Java sont très multipliés, très bien faits, et défient toute description de routes dans maint autre pays. Un grand chemin carrossable en toute saison divise l’île en deux parties égales et court d’une extrémité à l’autre, de l’ouest à l’est. Sa longueur est de huit cents milles, avec des stations de poste et des relais tous les cinq ou six milles. Il est si uni que l’on pourrait facilement tailler un canal sur toute cette distance, soit d’un côté soit de l’autre. D’autres chemins publics traversent cette grande artère en perpendiculaire du nord au sud.

Ces chemins publics furent confectionnés pour des chemins militaires, sous la direction du gouvernement hollandais. On croirait aussi qu’ils sont d’une grande utilité pour l’agriculture ou le commerce. En tout autre endroit qu’à Java, ils le seraient, mais il n’en est pas ainsi avec les indigènes.

Il y a eu tant de travail de leur part, tant de sacrifices de faits sous tous les rapports, tant de pertes personnelles, qu’ils ont pris ces routes en aversion, et n’ont presque jamais voulu s’en servir, sous prétexte que l’avantage n’en était réservé qu’aux Européens, qui devenaient par là, pour ainsi dire, plus maîtres de leur pays.

Ce sont de belles routes confectionnées à grands frais que le tremblement de terre vient de détruire en partie.

D’après les descriptions détaillées que nous avons de Java, dans le passé, il serait aujourd’hui difficile de reconnaître ces lieux que l’histoire et les voyages ont fait connaître d’une manière assez favorable.

 

L’illustration des monts Semeru et Bromo provient de la page Wikipédia consacrée à l’île de Java.

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